•  

    Les thérapies que j’ai effectuées

     

    Pour commencer remettons les choses dans leur contexte, j’ai été victime d’une dépression durant mon adolescence. A la suite d’un épisode précis j’ai dû être hospitalisée dans une clinique psychiatrique, je vous en parle plus en détails dans un autre article « La dépression », si vous ne l’avez pas encore lu je vous invite à le faire pour avoir toutes les informations, et mieux comprendre le sujet d’aujourd’hui.

     

    Reprenons, comme indiqué dans le titre le sujet du jour : les diverses thérapies que j’ai suivies avant, pendant et après mon internement.

     

    Mes thérapies

     

    Pour commencer j’ai dû voir une psychologue durant mon enfance parce que j’avais des troubles involontaires compulsifs (TIC), pas très concluant ; après cet « échec » et beaucoup de recherches, mes parents ont pris rendez-vous avec un comportementaliste et hypnotiseur, tout ceci afin de « traiter » mes TIC. Une fois de plus, les séances furent décevantes, cette personne ne parvenait clairement à rien, malgré sa volonté de nous aider ma famille et moi. De nouveau les recherches reprenaient pour trouver quelqu’un afin que j’aie un suivit professionnel. Plusieurs années s’écoulèrent, et j’ai rencontré 4 ou 5 psychologues, sans grand succès ; de ma propre initiative et en m’excusant après de chacun, je leur expliquais que je préférais arrêter la thérapie (ils n’étaient pas ravis). Je tiens à préciser une chose, cette décision je la prenais après avoir les avoir vu sur plusieurs séances (une dizaine environ), décision mûrement réfléchie.

    Nous reprenions donc notre route pour trouver un nouveau thérapeute. C’est en discutant avec une dame dans le RER que ma mère apprit qu’il existait des psychologues en TCC (thérapie comportementale et cognitive), ni une ni deux, et pleines d’espoir ma mère me prit contact avec une dame, nous nous rendîmes ensuite à mon premier rendez-vous avec elle.

    Une femme sympathique, malheureusement cette fois encore je dû abandonner l’idée d’aller la voir, située à Paris le chemin n’était pas faisable deux fois par semaine. Pour la énième fois les recherches reprirent de plus belle.

     

    C’est sur les conseils d’une amie à elle que ma mère contacta un pédopsychiatre, j’allais le voir chaque semaine (plus si j’avais des crises, il me prenait entre deux patients). Il était un personnage assez particulier. Je voulais me teindre les chevaux en bleu et il disait : « Laissez-la faire, c’est que des cheveux ! », mes parents n’étaient pas fans de cette façon de penser, mais je me sentais à l’aide et je lui parlais comme je n’avais jamais parlé à personne, donc ils me laissaient y aller.

    C’est à cette période que l’épisode qui allait tout changer se passa (scarifications). Mon pédopsychiatre me conseilla l’internement, j’en ai déjà parlé dans un autre article « la dépression », je ne referais donc pas tout l’historique ici.

     

    Les choses se faisant, j’étais maintenant hospitalisée là-bas pour une durée indéterminée. C’est dans cet endroit sécurisé que j’ai découvert ces thérapies qui allaient énormément m’aider (en plus des traitements médicamenteux).

     

    L’art thérapie :

     

    Mes thérapies

     

    Nous étions toujours sous la surveillance d’un soignant et les séances étaient dirigées par un professionnel de cette thérapie. Nous dessinions, au crayon, au fusain, à la craie, la peinture, etc. Nous avions également des ateliers mosaïques, et nous avons décidés ensemble de créer deux boites : l’une pour le positif et l’autre pour le négatif (notre « boîte de Pandore »). Dans chacune de ces boîtes, nous y mettions un mot, un post-it que nous avions écrit.

    - « Aujourd’hui j’ai souris ! »

    - « Ce matin, j’ai encore craqué, j’ai pris un objet et je me suis scarifié »

    - « Aujourd’hui, je fumerais une clope de moins qu’hier »

    Nous écrivions ce genre de choses, des objectifs journaliers ou encore nous marquions nos états d’âme. Nous écrivions ce qui nous rendait fiers, ce qui nous attristait, et ce dont nous rêvions parfois. Ces séances nous permettaient d’avoir un moment d’évasion, et d’exprimer ce que nous ne parvenions pas à dire avec des mots.

     

     

     

    La journal thérapie :

     

    Mes thérapies

     

    Ma préférée, pendant ces séances nous mettions nos maux sur papier, nous les chantions, nous en faisions des poèmes où nous imaginions une histoire autour d’eux. Parfois nous faisions des portraits-chinois, nous nous amusions des réponses de chacun, nous avions droit à de sacrées crises de rires ! Bref, je pouvais mettre des mots sur mes maux, et faire comprendre au psychiatre de la clinique ce que je ressentais par ce biais. Celui-ci me conseilla d’ailleurs d’écrire durant mes crises d’angoisses, je prenais une feuille et notais tout ce qui me passait par la tête, souvent très sombres et lugubres. J’écrivais mon incompréhension face à la société, mon mal-être, mon dégout de moi-même, mon désir de taillader mon corps, le soulagement que ça me procurait ; et parfois mon envie de quitter ce monde (sombres et lugubres je vous ai prévenus).

     

     

    L’équithérapie

     

    Mes thérapies

     

    J’ai débuté cette thérapie lorsque je suis arrivée au centre le Moulin. J’étais en stage dans un centre équestre, je me levais chaque jour pour aller y travailler. Le Moulin n’organisait pas d’équithérapie, mais j’en ai bénéficié aux écuries. Cela me faisait un bien fou, malgré mes difficultés à communiquer avec les autres employés. Je passais chaque jour entourée de chevaux, j’étais au paradis. J’aider pour la préparation des cours, et à l’encadrement d’enfants autistes, nous recevions aussi des personnes ayant un handicap mental. Je balayais les écuries, je sortais les chevaux au près et les rentrais. Je n’avais malheureusement pas l’occasion de monter. Être aux côtés d’animaux est une thérapie qui a fait ses preuves auprès de beaucoup de gens, elle est utilisée comme les autres thérapies, dans des établissements spécialisés, hôpital psychiatrique, CMP ou CATTP et d’autres.

     

     

    Après ma sortie de la clinique et mon passage au Moulin, j’ai continué bien entendu à voir mon pédopsychiatre quelques temps ; mais une fois devenu majeur j’ai dû trouver quelqu’un d’autre. J’aillais beaucoup mieux, vraiment, j’étais toujours sous traitements mais je reprenais tranquillement (non sans une grosse appréhension) le court de ma vie. Le temps passait et après divers événements, je replongeai légèrement à la suite de l’arrêt subit de mes médicaments (pire idée de ma vie), finalement je parvins à m’en sortir avec l’aide de mes parents et d’une nouvelle psychologue. Cette femme fait aujourd’hui encore partie de ma vie, je lui envoie parfois un message quand j’ai un coup de mou, elle me fixe un rendez-vous au plus tôt et nous discutons, c’est toujours un plaisir pour moi d’aller la voir, et je me sens reboostée à chaque fois.

    Je n’ai pas fait de « rechute » depuis maintenant six ans, je ne prends plus aucun traitement et mon état ne nécessite pas de suivi.

     

    Je continue à écrire souvent, très souvent, je dessine quand l’envie me prend, j’essaye de reprendre l’équitation ce qui n’est pas toujours facile avec mes horaires.

     

    Voici quelques-unes de mes reproductions:

    [Vous pouvez également les retrouver dans la rubrique "dessins" de ce blog]

    Mes thérapies

    Mes thérapies

    Mes thérapies

     

    Voilà l’article d’aujourd’hui est terminé, j’espère qu’il vous a plus !


    votre commentaire
  • Salut je suis la dépression,

    En toi je suis légion,

    Depuis toujours je te connais,

    Tu me déteste je sais,

    Mais tu es ma création,

    Te détruire est ma mission,

    Alors voilà je te suivrais,

    Pour toujours et à jamais,

    Parce que telle est ma fonction,

    Au grand jamais la reddition.


    votre commentaire
  •  

     

    Bonjour à tous et à toutes.

     

    Aujourd'hui j'ai regardé cette émission "Ça commence aujourd'hui" sur un thème que nous connaissons sur ce blog.

    J'ai tout simplement revécu ma propre histoire,  et j'ai décidé de vous partager cette vidéo.

    Parce que la dépression n'est pas un état ou une simple déprime, il s'agit d'une véritable maladie nécessitant un suivit médical; j'en ai déjà parlé dans mon article "La dépression". Dans cette vidéo vous découvrirez les témoignages de plusieurs jeunes femmes, émouvants, touchants et tout aussi difficiles à entendre.

    Je vous partage un extrait de l'émission:

     

    La vidéo est disponible en intégralité sur le site France Tv replay, je vous mets le lien juste ici:

    Angoisses, Troubles anxieux, Dépression


    votre commentaire
  •  

    C'est encore moi !

     

    J'ai décidé de vous parler d'un sujet qui me taraude depuis quelques temps.

     

     

    Quelles sont les conséquences de mon vécu à l'heure actuelle ?

     

    Aujourd'hui les conséquences ne sont pas visibles, même si parfois, des gens qui me connaissent bien peuvent se rendre compte de mes "difficultés". M'intégrer au sein d'un groupe, me lier avec d'autres personnes ou avoir confiance en moi et en les autres.

     

    Comme vous le savez je suis aide-soignante, je côtoie d'autres êtres humains assez souvent [rires]! Je travaille au sein d'une équipe formidable, dans un service que j'affectionne, mais au début ça n'a pas été facile. A mon arrivée, je suis tombé sur une équipe soudée, avec une super ambiance, ou tout le monde a un caractère bien trempé. Imaginez-vous une femme (ou un homme), qui a l'expérience sociale d'un fœtus, débarquer au milieu de ces gens qui selon moi, rayonnaient de confiance en eux; comment vous dire que je me faisais toute petite!

    J'essayais tant bien que mal de participer aux conversations, sans grand succès. Je partais au travail, remplie de questions que je n'osais pas poser, et d'incertitudes que je tentais de cacher. Je sentais une sorte de malaise; moi qui ne parlais presque jamais, et mes collègues qui, je pense, ne comprenaient pas vraiment mon attitude. J'étais renfermée, et je paraissais probablement froide (mon mécanisme de défense). Un jour j'ai "pris mon courage à deux mains" et j'ai posé la question: "Est-ce qu'il y un problème avec moi travail?" Finalement, cette personne m'expliqua gentiment, que tout ce que voulaient mes collègues, c'était que je prenne confiance en moi et en mes actions, mon travail je le connais mais ce manque de confiance m'empêchait de la faire efficacement. Je devais aussi apprendre à travailler en équipe, communiquer et m'adapter à cette nouvelle organisation. Demander de l'aide quand j'en avais besoin et bien-sûr proposer la mienne, et mieux encore, les aider spontanément. Je n'avais pas l'habitude de l'entraide, dans l'établissement ou j'ai travaillé précédemment, cette entraide était rare; ce nouvel environnement dans lequel je baigne maintenant, est fait entre autres, de complicité, d'aide et de soutien,  j'allais donc devoir prendre mes marques.

     

    Le temps passait, et chaque jour j'essayais de mettre en pratique ces précieux conseils qui m'avaient été donnés, malheureusement j'avais encore quelques lacunes; mais mes collègues qui avaient compris le problème, me laissèrent ce temps dont j'avais besoin. Petit à petit je prenais confiance, je m'ouvrais un peu plus, et lentement je m'intégrais. Je me rendais enfin compte que je pouvais être appréciée, que j'avais des qualités et que je me sentais enfin à ma place. Je remercie cette collègue et ses conseils bienveillants, sans qui je ne me serais certainement pas autant épanouie.

     

    Sachez que pour quelqu'un qui s'est retrouvé coupé de la société et de la réalité, être patient avec lui/elle, et lui laisser le temps de s'adapter et de s'ouvrir, est primordial. Il est normal qu'en arrivant dans un nouveau lieu, nous ayons besoin d'un temps d'adaptation, ce temps varie en fonction de chaque individu et de son vécu. Pour certains, quelques semaines suffiront, pour d'autres ce sera quelques mois, et pour les gens "comme moi" il faudra presque un an. 

    Chers collègues, merci de votre patience.

     

    Conséquences actuelles

     

    Première conséquence: le manque de confiance en moi. 

     

    J'ai été souvent moquée, dénigrée et dévalorisée durant ma "magnifique" période scolaire, tant par mes "adorables" camarades que par certains enseignants stupides. Vous le savez, les enfants sont des éponges, ils retiennent tout, et malheureusement la parole d'un adulte à un certain poids pour cet enfant (surtout s'il est hypersensible). Répétez lui qu'il est bête et il se pensera bête, dites lui qu'il n'arrivera à rien dans la vie, et il le croira. Bien-sûr, certains ne sont pas aussi "crédules", tant mieux pour eux. Bref, pour en revenir au sujet de cet article, la confiance en soi se développe avec nos expériences, et les miennes ne l'ont pas aidé en ce sens. 

     

     

     

    La deuxième maintenant: l'incapacité à faire confiance.

     

    "Ce sont souvent les expériences passées, qui sont la cause des doutes de maintenant…"

     

    Aujourd'hui encore, j'ai énormément de mal à accorder ma confiance à quelqu'un. Pour moi, faire confiance c'est comme me jeter dans le vide, c'est très compliqué. Par le passé, j'ai trop souvent été déçue et utilisée par mes camarades, je n'étais pour eux qu'un simple faire-valoir. Je vous ai parlé de cette fille dans un autre article: Salomé, à notre rentrée en 6ème, elle était très seule, mise de côté; "bonne âme" que je suis, j'ai décidé de m'en faire une amie, je détestais voir souffrir les autres. Donc, Salomé et moi sommes vite devenus inséparables, nous avions les mêmes passions et les mêmes sujets de conversations. Je pensais que nous resterions "amies", mais elle en décida autrement. Une année passa, elle avait rencontré d'autres personnes avec qui elle s'entendait bien, ces personnes n'étaient autres que les "filles populaires" du collège. De mon côté, j'étais la nana sympa mais un peu bizarre, toujours dans la lune, la fille avec qui il valait mieux ne pas traîner. Salomé s'éloignât alors de moi, de peur d'être rejetée par ses nouvelles amies; me voilà seule et terriblement déçue et peinée. Cette anecdote n'est pas la seule du genre. 

     

    Nous pouvons aussi noter la difficulté à ma lier avec quelqu'un; ayant du mal à faire confiance, vous vous doutez que me lier avec une personne est une difficulté. Je suis souvent partie en colonie de vacances étant plus jeune; là-bas, je n'avais aucun souci à me montrer telle que j'étais, simplement parce que ces gens n'étaient que de passage dans ma vie. Ils pouvaient bien m'aimer ou ne pas m'aimer, je ne les reverrais sans doute jamais, alors finalement ce n'était pas bien grave. Compliqué de faire ça avec des gens que vous côtoyez chaque jour et ce pendant longtemps. Attention, ne vous méprenez pas, ca ne veut pas dire que je ne vous apprécie pas, au contraire: au plus je vous apprécie, au plus difficile il sera dur pour moi de me lier à vous (oui, je sais je suis tordue). Amis du paradoxe bonsoir !

     

     

     

    La troisième: le regard des autres sur moi.

     

    Conséquences actuelles

     

    J'accordais beaucoup trop d'importance au regard des autres, j'agissais de manière à être bien vu et acceptée. Je ne dirais pas que j'étais "fausse", j'ai toujours eu des valeurs et des principes auxquels je ne déroge pas; mais j'avais cette triste impression que les gens ne m'apprécieraient pas telle que je suis. Le manque de confiance en moi et ce besoin d'approbation, ont toujours été liés en ce qui me concerne. Aujourd'hui, j'ai appris à voir le gris, entre le noir et le blanc, j'ai appris à passer outre cette nécessité d'être approuvée, j'ai tout simplement compris qu'en étant moi-même, c'est là que je serais vraiment "aimée". Plus besoin de chercher l'acceptation dans le regard d'autrui, acceptez-vous et apprenez à vous aimer vous-même, c'est ainsi que vous aurez confiance en vous, que vous aurez confiance en les autres et bien-sûr, c'est comme ça que vous serez aimés.

     

     

    La dernière conséquence, celle qui clôturera ce long texte:

    Mes difficultés à parler de mes problèmes. 

     

    Petit clin d'œil à mes collègues, vous savez exactement de quoi je parle!

    Je suis une personne qui déteste paraître faible (comme la plupart d'entre nous, je suppose), et parler de mes problèmes c'est les montrer, et par extension, montrer mes faiblesses. Pas besoin de taper un texte de 30 lignes, bon nombre de personnes sont ainsi, et la phrase précédant est un résumé très clair et concis. Le véritable souci, c'est que ne pas en parler me permet de faire comme s'ils n'existaient pas. Quand il s'agit d'un problème de santé, minimiser la chose et essayer de le cacher peut se transformer rapidement en véritable danger! Pendant des mois, durant mes crises, je continuais à faire bonne figure, et parfois, je quittais la pièce pour me diriger vers une autre dans laquelle je serais seule. Ces crises pouvaient arriver n'importe ou n'importe quand, au travail, au volant, etc.

    La finalité a été que: je me suis faite "griller" par mes collègues qui m'ont engueuler comme du poisson pourri ! Merci infiniment à elles, sans qui je n'aurais jamais eu le courage de prendre rendez-vous avec un cardiologue. Pour continuer ce petit récit, je suis donc allée à ce RDV, conclusion : Maladie de Bouveret (je m'en doutais un peu, voir beaucoup) mais, le diagnostique était enfin posé! Mon cardiologue à prit contact avec un autre établissement qui réalisait l'opération dont j'avais besoin. Finalement, je suis "passée sur la billard" et maintenant tout va pour le mieux, plus de crises! 

    C'était pour l'exemple, mais parler des ses problèmes ne rend pas "faible", cela permet parfois d'avoir un regard extérieur et de trouver des solutions.

     

     

    A force de taper cet article, je me rends compte d'une chose, je veux être appréciée et apprécier moi-même les autres, mais je crois que j'en ai peur; peur du "bonheur", peur de "l'abandon" et de la déception. Comme quoi, l'écriture est une véritable thérapie et  une prise de conscience, je fais ma propre "psychanalyse".

     

     

     Je pense que j'ai terminé de vous parler de ces fameuses conséquences, du moins celles que je ressens principalement et qui sont un frein dans ma vie professionnelle et personnelle. Ecrite cet article, le penser et la taper, puis le relire encore encore n'a pas été facile pour moi, pour la première fois je me "dévoile".

     

    Je voudrais ajouter une dernière chose pour mes collègues, sachez que je vous adore, et que vous avez été les voix qui m'ont permis de comprendre et de voir le monde, de me voir moi-même, avec un regard neuf et constructif. Vous avez été bienveillants et patients, vous avez su me secouer quand il le fallait, alors tout simplement, merci.

     

    De gros bisous à vous et à bientôt pour un nouvel article!

     

     

     

     


    votre commentaire
  • Coucou, me revoila pour un nouvel article.

     

    Aujourd'hui je vais vous parler de ma scolarité, et de comment le "système" m'a laissé tomber.

     

    Le poisson grimpant à l'arbre

     

    Je commence donc avec l'école primaire; étant "légèrement différente" de mes camarades, j'étais souvent cataloguée comme la fille bizarre et les enseignants n'étaient jamais de mon côté. Souvent punie, je ne comprenais pas ce que je voyais à l'époque comme un "acharnement", sachant qu'une fois rentrée chez moi, la punition était doublée et qu'évidement j'étais grondée par mes parents. Les punitions se multipliaient et ma mère se posait des questions, elle ne me croyait pas menteuse mais faisait confiance aux enseignants, elle voulait une explication. Un jour elle prit rendez-vous avec ma maîtresse pour essayer de comprendre ces punitions à répétition; selon mes camarades j'engageais toujours le conflit et selon moi, c'était eux; forcément quelqu'un mentait. La maîtresse me demanda pour la première fois de lui raconter ce qu'il se passait, personne ne m'avait posé la question à moi, seuls mes camarades avaient donné leur version, injustice ?

    Bref, ce fut la première fois que ma maîtresse se rendait enfin compte que je n'étais pas l'instigatrice de ces conflits, ma mère, en colère lui demanda de me présenter des excuses; montrez-lui l'exemple, excusez-vous et reconnaissez que vous avez eu tort et que maintenant vous l'écouterez. Je sortais de ce rendez-vous toute contente, on m'avait enfin écouté.

     

    A la suite de cela, ma maîtresse avait grondé les camarades en question, vous vous en doutez les choses ne se sont pas arrêtées là. Les moqueries incessantes, la solitude, tout ça j'en ai déjà parlé dans d'autres articles. 

    J'ai été prise en charge de manière déplorable, encore une fois selon des "professionnels", j'étais une enfant à problèmes, j'étais menteuse et manipulatrice, je n'étais pas 'normale" et je devais être soignée. Mais quel professionnel dit ça à des parents déjà dépassés et dans l'incompréhension ?! Quel professionnel dit à un enfant perdu et seul qu'il est le seul responsable de la situation ?! En plus d'un grand manque de confiance en moi, de ma solitude et de ma tristesse s'ajoutait la culpabilité de na pas être "normale". Je terminais l'école primaire là-dessus.

     

    Le poisson grimpant à l'arbre

    Le collège maintenant,  les moqueries se calmaient et je pensais réussir à me rapprocher des autres, c'était sans compter sur les problèmes qui viennent avec l'adolescence chez les filles. Les menstruations, parce qu'en plus de mes autres soucis, j'ai eu mes règles: normal me direz-vous. Est-ce normal de ne pas pouvoir aller à l'école à cette période ? Est-ce normal que cela dure 14 jours ? Non! Ce faisait j'étais très souvent absente et sur une période assez longue. Je me retrouvais donc dans le bureau de la CPE pour en parler. Je me souviendrais toujours de ce qu'elle m'a dit:

    -Céline, toutes les filles de ton âge ont leurs règles, tu n'es pas différente des autres! Tu n'aimes pas l'école je le sais, c'est petit de se servir de ça comme excuse pour ne pas venir en cours! Si j'étais ta mère, je te mettrais un bon coup de pied au cul, ça ne peut pas durer!

    Mais c'est quoi son problème ! Je lui explique que mes règles sont très abondantes et qu'elles durent trop longtemps! Mais non, madame est une adulte et en plus la CPE, elle sait tout mieux que moi, elle sait mieux que moi comment je me sens dans ma tête et dans mon corps, cela va de sois! (Sarcasme bien-sûr).

     

    Sur ces belles paroles, le directeur adjoint demande à mes parents un rendez-vous avec lui, me père travaillant beaucoup il ne pouvait pas venir, ma mère s'y rendit donc avec moi.  Je tentais d'expliquer mes soucis de menstruations, mais l'homme ne voulait pas entendre parler de ça, mes parents devaient trouver une solution, c'était leur problème et le mien; ok mais alors pourquoi sommes-nous là? Pour parler de mes absences répétées les jours ou je commençais à neuf heure trente, aïe. Vous savez ces jours ou je me tordais malencontreusement la cheville sur le chemin du bus ? Ces jours ou par malheur j'étais malade juste après le départ de ma mère pour le travail? Je ne pouvais plus me dérober, mais ma mère était incapable de donner une explication, elle-même ne comprenait pas; il se tournait alors vers moi, qui restais silencieuse, une vraie tombe. Le rendez-vous s'arrêta là. Finalement il ne cherchait pas vraiment à savoir quel était le problème, il voulait juste que mes parents trouvent une solution.

    Je me suis sentie totalement abandonnée par le système scolaire.

     

     

    C'est vers cette période que j'arrête d'aller en cours, crises d'angoisses, des cris, des pleurs, et mes parents qui ne comprennent pas et qui ne savent plus quoi faire; eux aussi ont été "abandonnés" par ce système, personne pour les conseiller ou simplement leur expliquer ou les écouter.

     

     

    Tout ce texte pour souligner à quel point il est impératif pour ces adultes qui nous enseignent (et pas qu'eux), qu'ils fassent preuve d'écoute, l'importance de na pas juger et de rester ouverts. Savoir que toutes les jeunes filles sont uniques et que chacune vit les menstruations à sa manière, que les menstruations ne sont pas les mêmes chez toutes. Arrêtez de tout généraliser, et apprenez à vous remettre en question, parce que vous ne savez certainement pas tout, qu'un simple enfant peut vous apprendre quelque chose, qu'il ne faut pas tous les mettre dans le même panier.

    Et sans compter ces problèmes là, chacun à une intelligence qui peut être différente de celle d'un autre. Faire du cas par cas est impossible je le sais, mais il faut se mettre dans la tête que rabaisser un élève parce qu'il est plus mauvais que les autres n'est vraiment pas la solution. Il faut savoir que les uns "brillent" d'une façon et les autres d'une façon différente. Peut-être que cet élève qui fait le "fou" en classe à possiblement des capacités insoupçonnées, qu'il faut juste essayer de comprendre (évidemment ce n'est pas toujours possible), les ados sont complexes. Cet autre élève qui reste en retrait tout le temps, qui ne lève jamais la main, qui a des notes moyennes voir mauvaises ou peut-être bonnes, celui qui reste seul à chaque récréation, ne pensez-vous pas qu'il a un véritable problème qu'il ne peut pas régler lui-même? Ne pensez-vous pas qu'il a besoin d'une aide extérieure? Qui sait peut-être qu'il est bien plus intelligent que vous ne le croyiez.

     

    Je me dis que si quelqu'un avait donné de l'importance à ce que je disais, si quelqu'un avait su m'entendre et m'écouter; je ne serais peut-être pas passée par toutes ces souffrances; ou peut-être que si mais je ne le saurais jamais et ce n'est pas grave, juste dommage.

     

    C'était il n'y a pas si longtemps et pourtant, ces sujets tels que "les menstruations, la phobie scolaire, la précocité ou encore la dépression" n'étaient pas abordés, ou très peu. Aujourd'hui je les entends à tout va, il s'agit même d'une "mode" pour certains.

    Je me souviens d'une anecdote que mon frère nous a raconté en rentrant de cours, dans son collège une fille s'était scarifiée, elle montrait son "œuvre" à ces camarades; à quel moment on s'ouvre les veines pour ensuite le montrer à tout le monde ?!

    Aujourd'hui certains parents veulent que leur enfant soit précoce, ou surdoué, normal, chaque parent veut que sont enfant soit spécial, et il le sera toujours pour vous fort heureusement. Mais être "différent" pour un enfant ça peut être mal vécu, les enfants sont méchants entre eux, et ils sont méchants avec ceux qui ne sont pas comme eux. Alors arrêtez de vouloir mettre votre enfant sur un piédestal parce qu'il est "surdoué" ou "précoce", parce qu'il est selon vous, plus intelligent que la moyenne, prenez-le comme il est et aidez le à se développer le plus sereinement possible, parole d'une gamine qui à subit cette différence.

    Evidemment chaque personne vie les choses à sa manière, je le précise dans chacun de mes articles mais, là ou l'un vivra très mal quelque chose, l'autre le vivra peut-être très bien.

     

    Ecouter sans jugement, réfléchir ensemble, ne pas simplement lâcher les jeunes qui ne rentrent pas dans le moule. C'est facile de fermer les yeux et de laisser faire les choses, malheureusement ce n'est pas forcément la meilleure solution.

     

     

    N'oubliez pas une chose importante: certaines personnes aiment la solitude, mais un enfant ne demande pas à être seul.

     

    Sur ce je crois que cet article est terminé, j'imagine que tout le monde ne sera pas d'accord avec mon récit et ce n'est pas grave, au contraire, partagez vos points de vue et vos expériences.

     


    votre commentaire