• Le poisson grimpant à l'arbre

    Coucou, me revoila pour un nouvel article.

     

    Aujourd'hui je vais vous parler de ma scolarité, et de comment le "système" m'a laissé tomber.

     

    Le poisson grimpant à l'arbre

     

    Je commence donc avec l'école primaire; étant "légèrement différente" de mes camarades, j'étais souvent cataloguée comme la fille bizarre et les enseignants n'étaient jamais de mon côté. Souvent punie, je ne comprenais pas ce que je voyais à l'époque comme un "acharnement", sachant qu'une fois rentrée chez moi, la punition était doublée et qu'évidement j'étais grondée par mes parents. Les punitions se multipliaient et ma mère se posait des questions, elle ne me croyait pas menteuse mais faisait confiance aux enseignants, elle voulait une explication. Un jour elle prit rendez-vous avec ma maîtresse pour essayer de comprendre ces punitions à répétition; selon mes camarades j'engageais toujours le conflit et selon moi, c'était eux; forcément quelqu'un mentait. La maîtresse me demanda pour la première fois de lui raconter ce qu'il se passait, personne ne m'avait posé la question à moi, seuls mes camarades avaient donné leur version, injustice ?

    Bref, ce fut la première fois que ma maîtresse se rendait enfin compte que je n'étais pas l'instigatrice de ces conflits, ma mère, en colère lui demanda de me présenter des excuses; montrez-lui l'exemple, excusez-vous et reconnaissez que vous avez eu tort et que maintenant vous l'écouterez. Je sortais de ce rendez-vous toute contente, on m'avait enfin écouté.

     

    A la suite de cela, ma maîtresse avait grondé les camarades en question, vous vous en doutez les choses ne se sont pas arrêtées là. Les moqueries incessantes, la solitude, tout ça j'en ai déjà parlé dans d'autres articles. 

    J'ai été prise en charge de manière déplorable, encore une fois selon des "professionnels", j'étais une enfant à problèmes, j'étais menteuse et manipulatrice, je n'étais pas 'normale" et je devais être soignée. Mais quel professionnel dit ça à des parents déjà dépassés et dans l'incompréhension ?! Quel professionnel dit à un enfant perdu et seul qu'il est le seul responsable de la situation ?! En plus d'un grand manque de confiance en moi, de ma solitude et de ma tristesse s'ajoutait la culpabilité de na pas être "normale". Je terminais l'école primaire là-dessus.

     

    Le poisson grimpant à l'arbre

    Le collège maintenant,  les moqueries se calmaient et je pensais réussir à me rapprocher des autres, c'était sans compter sur les problèmes qui viennent avec l'adolescence chez les filles. Les menstruations, parce qu'en plus de mes autres soucis, j'ai eu mes règles: normal me direz-vous. Est-ce normal de ne pas pouvoir aller à l'école à cette période ? Est-ce normal que cela dure 14 jours ? Non! Ce faisait j'étais très souvent absente et sur une période assez longue. Je me retrouvais donc dans le bureau de la CPE pour en parler. Je me souviendrais toujours de ce qu'elle m'a dit:

    -Céline, toutes les filles de ton âge ont leurs règles, tu n'es pas différente des autres! Tu n'aimes pas l'école je le sais, c'est petit de se servir de ça comme excuse pour ne pas venir en cours! Si j'étais ta mère, je te mettrais un bon coup de pied au cul, ça ne peut pas durer!

    Mais c'est quoi son problème ! Je lui explique que mes règles sont très abondantes et qu'elles durent trop longtemps! Mais non, madame est une adulte et en plus la CPE, elle sait tout mieux que moi, elle sait mieux que moi comment je me sens dans ma tête et dans mon corps, cela va de sois! (Sarcasme bien-sûr).

     

    Sur ces belles paroles, le directeur adjoint demande à mes parents un rendez-vous avec lui, me père travaillant beaucoup il ne pouvait pas venir, ma mère s'y rendit donc avec moi.  Je tentais d'expliquer mes soucis de menstruations, mais l'homme ne voulait pas entendre parler de ça, mes parents devaient trouver une solution, c'était leur problème et le mien; ok mais alors pourquoi sommes-nous là? Pour parler de mes absences répétées les jours ou je commençais à neuf heure trente, aïe. Vous savez ces jours ou je me tordais malencontreusement la cheville sur le chemin du bus ? Ces jours ou par malheur j'étais malade juste après le départ de ma mère pour le travail? Je ne pouvais plus me dérober, mais ma mère était incapable de donner une explication, elle-même ne comprenait pas; il se tournait alors vers moi, qui restais silencieuse, une vraie tombe. Le rendez-vous s'arrêta là. Finalement il ne cherchait pas vraiment à savoir quel était le problème, il voulait juste que mes parents trouvent une solution.

    Je me suis sentie totalement abandonnée par le système scolaire.

     

     

    C'est vers cette période que j'arrête d'aller en cours, crises d'angoisses, des cris, des pleurs, et mes parents qui ne comprennent pas et qui ne savent plus quoi faire; eux aussi ont été "abandonnés" par ce système, personne pour les conseiller ou simplement leur expliquer ou les écouter.

     

     

    Tout ce texte pour souligner à quel point il est impératif pour ces adultes qui nous enseignent (et pas qu'eux), qu'ils fassent preuve d'écoute, l'importance de na pas juger et de rester ouverts. Savoir que toutes les jeunes filles sont uniques et que chacune vit les menstruations à sa manière, que les menstruations ne sont pas les mêmes chez toutes. Arrêtez de tout généraliser, et apprenez à vous remettre en question, parce que vous ne savez certainement pas tout, qu'un simple enfant peut vous apprendre quelque chose, qu'il ne faut pas tous les mettre dans le même panier.

    Et sans compter ces problèmes là, chacun à une intelligence qui peut être différente de celle d'un autre. Faire du cas par cas est impossible je le sais, mais il faut se mettre dans la tête que rabaisser un élève parce qu'il est plus mauvais que les autres n'est vraiment pas la solution. Il faut savoir que les uns "brillent" d'une façon et les autres d'une façon différente. Peut-être que cet élève qui fait le "fou" en classe à possiblement des capacités insoupçonnées, qu'il faut juste essayer de comprendre (évidemment ce n'est pas toujours possible), les ados sont complexes. Cet autre élève qui reste en retrait tout le temps, qui ne lève jamais la main, qui a des notes moyennes voir mauvaises ou peut-être bonnes, celui qui reste seul à chaque récréation, ne pensez-vous pas qu'il a un véritable problème qu'il ne peut pas régler lui-même? Ne pensez-vous pas qu'il a besoin d'une aide extérieure? Qui sait peut-être qu'il est bien plus intelligent que vous ne le croyiez.

     

    Je me dis que si quelqu'un avait donné de l'importance à ce que je disais, si quelqu'un avait su m'entendre et m'écouter; je ne serais peut-être pas passée par toutes ces souffrances; ou peut-être que si mais je ne le saurais jamais et ce n'est pas grave, juste dommage.

     

    C'était il n'y a pas si longtemps et pourtant, ces sujets tels que "les menstruations, la phobie scolaire, la précocité ou encore la dépression" n'étaient pas abordés, ou très peu. Aujourd'hui je les entends à tout va, il s'agit même d'une "mode" pour certains.

    Je me souviens d'une anecdote que mon frère nous a raconté en rentrant de cours, dans son collège une fille s'était scarifiée, elle montrait son "œuvre" à ces camarades; à quel moment on s'ouvre les veines pour ensuite le montrer à tout le monde ?!

    Aujourd'hui certains parents veulent que leur enfant soit précoce, ou surdoué, normal, chaque parent veut que sont enfant soit spécial, et il le sera toujours pour vous fort heureusement. Mais être "différent" pour un enfant ça peut être mal vécu, les enfants sont méchants entre eux, et ils sont méchants avec ceux qui ne sont pas comme eux. Alors arrêtez de vouloir mettre votre enfant sur un piédestal parce qu'il est "surdoué" ou "précoce", parce qu'il est selon vous, plus intelligent que la moyenne, prenez-le comme il est et aidez le à se développer le plus sereinement possible, parole d'une gamine qui à subit cette différence.

    Evidemment chaque personne vie les choses à sa manière, je le précise dans chacun de mes articles mais, là ou l'un vivra très mal quelque chose, l'autre le vivra peut-être très bien.

     

    Ecouter sans jugement, réfléchir ensemble, ne pas simplement lâcher les jeunes qui ne rentrent pas dans le moule. C'est facile de fermer les yeux et de laisser faire les choses, malheureusement ce n'est pas forcément la meilleure solution.

     

     

    N'oubliez pas une chose importante: certaines personnes aiment la solitude, mais un enfant ne demande pas à être seul.

     

    Sur ce je crois que cet article est terminé, j'imagine que tout le monde ne sera pas d'accord avec mon récit et ce n'est pas grave, au contraire, partagez vos points de vue et vos expériences.

     


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