• Le dépressif

     

     

     

     

    Il est souvent mélancolique le "dépressif", il a l'impression de n'être à sa place nulle part. Perdu dans un puit de ténèbres, et assommé d'émotions toutes plus négatives les unes que les autres, il se débat avec lui-même. Un véritable combat, pour réaliser des actions pourtant si "simples", chaque jour ne serait-ce que sortir de son lit devient une ascension vertigineuse, parler à quelqu'un est un calvaire, manger devient une épreuve. Pour résumer, la vie de tous les jours est une bataille incessante, chaque petite chose qu'il fera sera un affrontement féroce, contre lui-même. Ne plus avoir le courage, la force de rien, rester enfermé dans sa solitude pesante et glaciale est alors sa seule manière de "vivre". Quand je dis vivre, je parle d'effectuer les actes te permettant de faire fonctionner ton organisme. Les nuits sont interminables et agitées, insomnies et cauchemars deviennent alors ton quotidien nocturne. La journée tu es le passager d'un navire en plein naufrage, tes émotions sont alors insupportables, ressentir quelque chose n'est pour toi qu'une immense vague scélérate, venant s'écraser sur ton corps et ton esprit. Après son passage, tu tentes de reprendre ton souffle, mais celui-ci t'est arraché par ta douleur psychique, l'impression constante de te noyer et de tomber dans un abysse sans fin.

     

    Ton entourage peut être ton sauveur ou ton accélérateur de flammes. Chaque phrase prononcée résonne en toi comme un marteau "Mets-toi un coup de pied au cul!, T'as juste à te bouger un peu et ça passera!" Oui, bien-sûr que NON! Tu répètes encore et encore que tu n'as plus envie de rien, que tu ne sers à rien, mais personne ne t'entends, personne ne t'écoute. Foudroyé de culpabilité tu t'enfonces toujours plus dans ce gouffre duquel tu ne sais pas comment sortir. Un jour, la petite voix dans ta tête qui radote que tu n'es qu'une merde depuis longtemps, cette voix fourbe te susurre à l'oreille que ta vie n'a aucune valeur et que devrais disparaître, que cette souffrance s'en ira avec toi et qu'enfin, tu n'auras plus mal. Alors tu l'écoute, tout ce que tu veux c'est effacer cette mélancolie, ces tourments. Là intervient ton entourage, dans certains cas ce sont des gens qui t'aiment de façon inconditionnelle, ces gens tu ne veux pas les blesser, tu ne veux pas les détruire, et tu le sais, si tu venais à mourir c'est certain qu'ils seraient effondrés, donc, tu choisis de rester. Malgré tous ces murs qui te semblent insurmontables, infranchissables, pour eux tu prends la décision de vivre, peut-être que tu blesseras ton corps, de bien des manières; mais tu seras vivant. Un nouveau combat débutera, celui de la guérison.

     

    Elle sera longue et difficile cette guérison, mais tu es fort et tu peux le faire, parce que tu as déjà commencé en décidant de rester en vie. Tu t'accroches à de "petits" objectifs qui pour toi sont immenses, mais tu te tiens fermement à ce combattant que tu es depuis longtemps, mais dont tu n'avais pas conscience. Tu apprends à accepter tes émotions si intenses, à comprendre qui tu es et à te regarder sans dégout, à t'accepter toi-même; tu apprends à communiquer et à t'exprimer, en chantant, en écrivant, en dessinant, et d'autres façons encore. Finalement, tu te rends compets que tu n'es pas cette merde que tu croyais être depuis trop longtemps, tu affrontes tes adversaires, tes maux et tu réussi enfin à détruire ton ennemie, ta dépression.

     

    Aujourd'hui tu peux en parler, tu peux la raconter fièrement cette histoire, ton histoire. La dépression est insidieuse, elle peut revenir: mais n'oublie pas que maintenant tu as les armes pour la combattre, et une armée pour t'y aider.

     


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