• Conséquences actuelles

     

    C'est encore moi !

     

    J'ai décidé de vous parler d'un sujet qui me taraude depuis quelques temps.

     

     

    Quelles sont les conséquences de mon vécu à l'heure actuelle ?

     

    Aujourd'hui les conséquences ne sont pas visibles, même si parfois, des gens qui me connaissent bien peuvent se rendre compte de mes "difficultés". M'intégrer au sein d'un groupe, me lier avec d'autres personnes ou avoir confiance en moi et en les autres.

     

    Comme vous le savez je suis aide-soignante, je côtoie d'autres êtres humains assez souvent [rires]! Je travaille au sein d'une équipe formidable, dans un service que j'affectionne, mais au début ça n'a pas été facile. A mon arrivée, je suis tombé sur une équipe soudée, avec une super ambiance, ou tout le monde a un caractère bien trempé. Imaginez-vous une femme (ou un homme), qui a l'expérience sociale d'un fœtus, débarquer au milieu de ces gens qui selon moi, rayonnaient de confiance en eux; comment vous dire que je me faisais toute petite!

    J'essayais tant bien que mal de participer aux conversations, sans grand succès. Je partais au travail, remplie de questions que je n'osais pas poser, et d'incertitudes que je tentais de cacher. Je sentais une sorte de malaise; moi qui ne parlais presque jamais, et mes collègues qui, je pense, ne comprenaient pas vraiment mon attitude. J'étais renfermée, et je paraissais probablement froide (mon mécanisme de défense). Un jour j'ai "pris mon courage à deux mains" et j'ai posé la question: "Est-ce qu'il y un problème avec moi travail?" Finalement, cette personne m'expliqua gentiment, que tout ce que voulaient mes collègues, c'était que je prenne confiance en moi et en mes actions, mon travail je le connais mais ce manque de confiance m'empêchait de la faire efficacement. Je devais aussi apprendre à travailler en équipe, communiquer et m'adapter à cette nouvelle organisation. Demander de l'aide quand j'en avais besoin et bien-sûr proposer la mienne, et mieux encore, les aider spontanément. Je n'avais pas l'habitude de l'entraide, dans l'établissement ou j'ai travaillé précédemment, cette entraide était rare; ce nouvel environnement dans lequel je baigne maintenant, est fait entre autres, de complicité, d'aide et de soutien,  j'allais donc devoir prendre mes marques.

     

    Le temps passait, et chaque jour j'essayais de mettre en pratique ces précieux conseils qui m'avaient été donnés, malheureusement j'avais encore quelques lacunes; mais mes collègues qui avaient compris le problème, me laissèrent ce temps dont j'avais besoin. Petit à petit je prenais confiance, je m'ouvrais un peu plus, et lentement je m'intégrais. Je me rendais enfin compte que je pouvais être appréciée, que j'avais des qualités et que je me sentais enfin à ma place. Je remercie cette collègue et ses conseils bienveillants, sans qui je ne me serais certainement pas autant épanouie.

     

    Sachez que pour quelqu'un qui s'est retrouvé coupé de la société et de la réalité, être patient avec lui/elle, et lui laisser le temps de s'adapter et de s'ouvrir, est primordial. Il est normal qu'en arrivant dans un nouveau lieu, nous ayons besoin d'un temps d'adaptation, ce temps varie en fonction de chaque individu et de son vécu. Pour certains, quelques semaines suffiront, pour d'autres ce sera quelques mois, et pour les gens "comme moi" il faudra presque un an. 

    Chers collègues, merci de votre patience.

     

    Conséquences actuelles

     

    Première conséquence: le manque de confiance en moi. 

     

    J'ai été souvent moquée, dénigrée et dévalorisée durant ma "magnifique" période scolaire, tant par mes "adorables" camarades que par certains enseignants stupides. Vous le savez, les enfants sont des éponges, ils retiennent tout, et malheureusement la parole d'un adulte à un certain poids pour cet enfant (surtout s'il est hypersensible). Répétez lui qu'il est bête et il se pensera bête, dites lui qu'il n'arrivera à rien dans la vie, et il le croira. Bien-sûr, certains ne sont pas aussi "crédules", tant mieux pour eux. Bref, pour en revenir au sujet de cet article, la confiance en soi se développe avec nos expériences, et les miennes ne l'ont pas aidé en ce sens. 

     

     

     

    La deuxième maintenant: l'incapacité à faire confiance.

     

    "Ce sont souvent les expériences passées, qui sont la cause des doutes de maintenant…"

     

    Aujourd'hui encore, j'ai énormément de mal à accorder ma confiance à quelqu'un. Pour moi, faire confiance c'est comme me jeter dans le vide, c'est très compliqué. Par le passé, j'ai trop souvent été déçue et utilisée par mes camarades, je n'étais pour eux qu'un simple faire-valoir. Je vous ai parlé de cette fille dans un autre article: Salomé, à notre rentrée en 6ème, elle était très seule, mise de côté; "bonne âme" que je suis, j'ai décidé de m'en faire une amie, je détestais voir souffrir les autres. Donc, Salomé et moi sommes vite devenus inséparables, nous avions les mêmes passions et les mêmes sujets de conversations. Je pensais que nous resterions "amies", mais elle en décida autrement. Une année passa, elle avait rencontré d'autres personnes avec qui elle s'entendait bien, ces personnes n'étaient autres que les "filles populaires" du collège. De mon côté, j'étais la nana sympa mais un peu bizarre, toujours dans la lune, la fille avec qui il valait mieux ne pas traîner. Salomé s'éloignât alors de moi, de peur d'être rejetée par ses nouvelles amies; me voilà seule et terriblement déçue et peinée. Cette anecdote n'est pas la seule du genre. 

     

    Nous pouvons aussi noter la difficulté à ma lier avec quelqu'un; ayant du mal à faire confiance, vous vous doutez que me lier avec une personne est une difficulté. Je suis souvent partie en colonie de vacances étant plus jeune; là-bas, je n'avais aucun souci à me montrer telle que j'étais, simplement parce que ces gens n'étaient que de passage dans ma vie. Ils pouvaient bien m'aimer ou ne pas m'aimer, je ne les reverrais sans doute jamais, alors finalement ce n'était pas bien grave. Compliqué de faire ça avec des gens que vous côtoyez chaque jour et ce pendant longtemps. Attention, ne vous méprenez pas, ca ne veut pas dire que je ne vous apprécie pas, au contraire: au plus je vous apprécie, au plus difficile il sera dur pour moi de me lier à vous (oui, je sais je suis tordue). Amis du paradoxe bonsoir !

     

     

     

    La troisième: le regard des autres sur moi.

     

    Conséquences actuelles

     

    J'accordais beaucoup trop d'importance au regard des autres, j'agissais de manière à être bien vu et acceptée. Je ne dirais pas que j'étais "fausse", j'ai toujours eu des valeurs et des principes auxquels je ne déroge pas; mais j'avais cette triste impression que les gens ne m'apprécieraient pas telle que je suis. Le manque de confiance en moi et ce besoin d'approbation, ont toujours été liés en ce qui me concerne. Aujourd'hui, j'ai appris à voir le gris, entre le noir et le blanc, j'ai appris à passer outre cette nécessité d'être approuvée, j'ai tout simplement compris qu'en étant moi-même, c'est là que je serais vraiment "aimée". Plus besoin de chercher l'acceptation dans le regard d'autrui, acceptez-vous et apprenez à vous aimer vous-même, c'est ainsi que vous aurez confiance en vous, que vous aurez confiance en les autres et bien-sûr, c'est comme ça que vous serez aimés.

     

     

    La dernière conséquence, celle qui clôturera ce long texte:

    Mes difficultés à parler de mes problèmes. 

     

    Petit clin d'œil à mes collègues, vous savez exactement de quoi je parle!

    Je suis une personne qui déteste paraître faible (comme la plupart d'entre nous, je suppose), et parler de mes problèmes c'est les montrer, et par extension, montrer mes faiblesses. Pas besoin de taper un texte de 30 lignes, bon nombre de personnes sont ainsi, et la phrase précédant est un résumé très clair et concis. Le véritable souci, c'est que ne pas en parler me permet de faire comme s'ils n'existaient pas. Quand il s'agit d'un problème de santé, minimiser la chose et essayer de le cacher peut se transformer rapidement en véritable danger! Pendant des mois, durant mes crises, je continuais à faire bonne figure, et parfois, je quittais la pièce pour me diriger vers une autre dans laquelle je serais seule. Ces crises pouvaient arriver n'importe ou n'importe quand, au travail, au volant, etc.

    La finalité a été que: je me suis faite "griller" par mes collègues qui m'ont engueuler comme du poisson pourri ! Merci infiniment à elles, sans qui je n'aurais jamais eu le courage de prendre rendez-vous avec un cardiologue. Pour continuer ce petit récit, je suis donc allée à ce RDV, conclusion : Maladie de Bouveret (je m'en doutais un peu, voir beaucoup) mais, le diagnostique était enfin posé! Mon cardiologue à prit contact avec un autre établissement qui réalisait l'opération dont j'avais besoin. Finalement, je suis "passée sur la billard" et maintenant tout va pour le mieux, plus de crises! 

    C'était pour l'exemple, mais parler des ses problèmes ne rend pas "faible", cela permet parfois d'avoir un regard extérieur et de trouver des solutions.

     

     

    A force de taper cet article, je me rends compte d'une chose, je veux être appréciée et apprécier moi-même les autres, mais je crois que j'en ai peur; peur du "bonheur", peur de "l'abandon" et de la déception. Comme quoi, l'écriture est une véritable thérapie et  une prise de conscience, je fais ma propre "psychanalyse".

     

     

     Je pense que j'ai terminé de vous parler de ces fameuses conséquences, du moins celles que je ressens principalement et qui sont un frein dans ma vie professionnelle et personnelle. Ecrite cet article, le penser et la taper, puis le relire encore encore n'a pas été facile pour moi, pour la première fois je me "dévoile".

     

    Je voudrais ajouter une dernière chose pour mes collègues, sachez que je vous adore, et que vous avez été les voix qui m'ont permis de comprendre et de voir le monde, de me voir moi-même, avec un regard neuf et constructif. Vous avez été bienveillants et patients, vous avez su me secouer quand il le fallait, alors tout simplement, merci.

     

    De gros bisous à vous et à bientôt pour un nouvel article!

     

     

     

     


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