• Bonjour à tous et à toutes

     

    Aujourd'hui je vais vous raconter une chose qui m'est arrivé il y maintenant des années, quelque chose dont je me suis souvenu à l'époque où j'ai été en couple. Une histoire qu'il m'est difficile de partager, mon ex était au courant parce que nous étions ensemble, et j'estimais qu'il devait connaître ce moment délicat de ma vie. 

     

    Avant de débuter ce récit j'ai une question:

    Une agression peut-elle être nommée ainsi si aucun "coup" n'a été porté?

    Mon avis sur la question est fait, je vous laisse avec le texte.

     

     

    J'étais en vacances dans le sud est de la France avec mes parents et mon frère dans un immense camping, nous étions installés dans un bungalow, nos voisins les moustiques étaient légion ! Mon frère et moi étions inscrits dans deux clubs vacances, de mon côté je traînais avec un groupe sympathique, l'amusement était au rendez-vous chaque jour. La plage était aux portes du camping donc nous y passions beaucoup de temps, je me souviens clairement des méduses, la tv en parlait cet été là, des méduses partout! Bref, comme dans la plupart de ces endroits nous avions la chance d'avoir des soirées dansantes, moi qui adore la danse je m'y suis rendu avec mes camarades. Notre soirée à tourné autour des rires, des blagues, du bar et de la piste de danse, l'éclate! Parmi ce groupe il y avait un garçon, drôle et toujours de bonne humeur, un peu plus vieux que moi. Une fille avec laquelle je m'entendais très bien m'avait parlé de son crush, qu'elle lui ferait sa déclaration ce soir, elle m'avait également glissé à l'oreille que je plaisais à ce gars du groupe, que je devrais peut-être danser avec lui, passer un moment sympa sans prise de tête (sans parler sexe). Naïve, écoutant cette fille j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai proposé à ce type de danser avec moi. Je précise que ma camarade n'avait aucune mauvaise pensée, elle voulait juste que je m'amuse.

     

    Répulsion

     

     

    La soirée battait son plein et l'ambiance était excellente, je dansais avec lui puis il m'a prise par la main pour m'emmener ailleurs, dans un endroit plus tranquille, je ne le sentais pas trop mais j'ai pensé que je devais peut-être me détendre un peu donc je l'ai suivi. Mes souvenirs ne sont pas nombreux, certains sont flous, pour d'autres ils sont très clairs. Je l'ai accompagné, il faisait nuit et nous pouvions entendre la musique et les autres vacanciers chanter. Je crois qu'il s'agissait d'une sorte de parc de jeux pour enfants, nous nous sommes amusés et avons discuté sur ces jeux, puis il m'a attrapé pour me faire un câlin, je l'ai repoussé sans violence mais il ne voulait pas me lâcher. Il me rapprocha à nouveau de lui, il sentait la cigarette et transpirait beaucoup, il faisait chaud en plein été. Je me sentais de plus en plus mal à l'aise mais je n'osais pas lui dire, il continuait alors; il m'embrassait mais je tentais de faire barrière, toutefois il était plus grand, plus vieux et surtout plus fort que moi, je réussi à lui lancer un petit "non, j'ai pas envie" mais il faisait fi de ce que je disais. Il m'enlaçait, il passa derrière mois pour m'enlacer à nouveau, me faisant des bisous dans le cou, léchant celui-ci. J'étais tétanisée, je n'arrivais ni à parler ni à bouger, j'étais tout simplement prise au piège, de lui et de mon propre corps figé. Il était à nouveau face à moi m'embrassant à nouveau, forçant le passage avec sa langue, j'ai cru que j'allais vomir; je sentais sa main dans mon dos sous mon t-shirt, me caressant.

     

    C'est à ce moment-là que cette fille dont je vous ai parlé arrivait accompagnée de son crush. Le type me lâcha subitement et se mit à rire, il lança à nos camarades "hé les gars, on retourne à la soirée prendre une bière?!". Il m'attrapa encore une fois par la main pour repartir en direction du bar et de la scène. Une fois sur place ma copine de vacances ne comprenant pas pourquoi j'avais l'air si mal me demanda pourquoi, mais j'étais incapable de lui dire; je continuais donc la soirée ainsi avec elle, essayant de croiser le moins possible de gars dégoutant. La fête touchant à sa fin, nous disions aurevoir à tous ceux que nous connaissions et je prenais la direction du bungalow. Enfin j'étais rentré, prenant mon pyjama et ma serviette de toilette, je sautais dans la douche. J'ai frotter, encore et encore, mais je me sentais sale, je faisais en sorte d'être la plus discrète possible, pour ne pas réveiller ma famille.

    Je me couchais dans mon lit, juste à côté de mon frère, essayant de faire le moins de bruit possible, le sommeil n'est jamais venu. Le lendemain nous avons quitté le camping pour rentrer chez nous. 

     

     

    Je n'arrive pas à dire, à raconter cette histoire à voix haute alors j'ai décidé de l'écrire. Je ne sais pas si c'est la solution, je ne sais même pas si c'est une solution; je n'ai jamais réussi à en parler aux nombreux psychologues que j'en rencontré, encore moins à ma famille, et je ne leur dirais probablement jamais. Depuis ce jour-là, j'ai du mal avec le contact physique, je ne fais jamais de câlin, pas même à mes parents. Je peux avoir un geste de recul lorsqu'une personne m'enlace, mais je parviens à réfréner ce malaise que je ressens, plus le temps passe et moins je suis dégoutée par ces gestes d'affections, mais je reste toutefois gênée par ces élans. J'ai par moments envie de prendre mon interlocuteur dans mes bras mais j'ai toujours peur de l'embarrasser, ayant ressenti cette répulsion je me dis que peut-être, la personne en face de moi sera mal à l'aide de ce geste. 

    Si je ne vous prends pas dans mes bras, ce n'est pas que je ne vous aime pas, c'est juste très difficile. Ceci dit, lorsque j'étais en couple, ce dégout à lentement laisser place à une sensation agréable d'être dans un cocon, je me dis donc que cette répulsion disparaîtra un jour, avec du temps, de la patience et surtout, de la compréhension.

     

    Voilà, j'ai eu mal au ventre en écrivant ces lignes, mais l'écriture à toujours été ma thérapie, alors j'écris, pour partager, raconter et peut-être aider d'autres personnes.

     

    Merci d'avoir lu ce texte et je vous dis à la prochaine pour un nouvel article! Bisous!

     

    le 3919, numéro pour les femmes victimes de violences, 24h/24 7j/7.

     


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    Il n'y a pas de réponse précise, pas de méthode efficace pour tout le monde, comme je le signale dans presque tous mes articles, votre ressenti vous est propre, et chacun à sa ma manière de gérer des situations difficiles.

     

    Aide-soignante et hypersensible, ne serait-ce pas là un léger paradoxe ? Oui et non, les hypersensibles exercent souvent des métiers dans le domaine paramédical ou médical, le social et l’art également.

     

    Ces personnes hypersensibles sont des éponges émotionnelles, elles ressentent plus intensément les choses, que nous parlions d’émotions ou des sens. Alors comment je peux exercer mon métier malgré ce trait de personnalité, parfois lourd à porter et à gérer.

    C’est un travail de tous les jours, mon passé plus ou moins compliqué m’a aidé sur ce point, étonnant n’est-ce pas ? Finalement, pas vraiment. J’ai dû apprendre à contrôler mes crises d’angoisses, et par extension mes émotions et celles des autres également. Aujourd’hui je suis donc aide-soignante à l’hôpital publique et j’ai affaire à des patients (sans blague). J’accompagne les gens, pour certains pendant l’un des pires moments de leur vie, je vois la souffrance d’autrui, la peur, la détresse et le désespoir des personnes dont je m’occupe ainsi que de leur famille.

     

    Soignant hypersensible

     

    La question est la suivante : comment alors que je suis hypersensible ?

    Mon enfance à été compliquée, si vous avez lu mes autres articles vous le savez ; en dehors de ma dépression, j’ai côtoyé les hôpitaux pour diverses pathologies. J’ai toujours reçu l’aide dont j’avais besoin, et les coups de pieds au cul qu’il me fallait, en grandissant j’ai voulu « redonner » ce que j’ai eu la chance de recevoir de la part des soignants. Je voulais exercer un métier qui ai une signification pour moi, faire quelque chose me permettant d’aider les autres, tout en me reconstruisant.

    Mes parents étaient ravis de mon choix, ils auraient préféré que je fasse de longues études, un jour peut-être. Cependant, il subsistait une crainte, ils craignaient que je n’arrive pas à gérer toute cette souffrance et ces émotions négatives, cette fameuse tornade d’informations. J’ai fait ma formation d’aide-soignante, je n’en garde pas que de bons souvenirs ; les stages étaient particulièrement difficiles pour moi. Je n’étais pas très appréciée de mes référents, j’avais été coupée du monde pendant une longue période et retourner dans cette réalité n’était pas chose aisée. Confrontée à la méchanceté et à l’incompréhension de leur part, je me démenais pour réussir mes stages malgré le malaise que je ressentais vis-à-vis d’eux. Je ne connaissais plus les « codes » pour vivre en société, communiquer restait une épreuve pour moi. Je perdais toute ma motivation, je voulais abandonner encore une fois ; mais j’en avais marre de toujours lâcher l’affaire, alors je me suis fait violence et j’ai continuer jusqu’à l’obtention de mon diplôme.

    Toujours indécise sur mon avenir je décidais après avoir reçu mon DEAS, de retourner dans le milieu équestre et tenter un Brevet professionnel de responsable d’entreprise hippique, ce fut un échec, aucune écurie ne voulait m’embaucher comme apprenti, je coutais trop cher, gros foutage de gueule (excusez-moi du terme) mais j’étais véritablement en colère, ils me fermaient les porte pour une raison absurde (je précise que l’état remboursait presque intégralement à l'employeur mon salaire, et que celui-ci n’avait aucune charge), bref, pour la énième fois je devais abandonner contrainte par le centre de formation. Toujours aussi têtue, je refusais de travailler comme aide-soignante, dégoutée par les personnes qui m’avaient encadré pendant mes stages. Une fois passée par pôle emploi et la mission locale, étant agacée par leur manque d’investissement, j’ai pris ma voiture et j’ai postulé à pas mal de boulots différents. J’ai fait le ménage dans une école, j’ai travaillé dans une grosse enseigne d’agroalimentaire, commençant à cinq heures du matin et travaillant jusqu’à midi ; tout ceci n’a pas duré, je n’envisageais pas de faire ça toute ma vie (un grand respect aux personnes qui gagne leur vie ainsi, vraiment je vous tire mon chapeau !).

     

    Soignant hypersensible

     

     Bref, je m’éparpille. Un jour j’ai dû mettre ma fierté de côté et postuler à des postes d’aide-soignante, j’y allais à reculons mais je n’avais pas le choix, il faut bien travailler. J’ai eu mon premier poste très peu de temps après avoir commencé mes recherches et les entretiens.

    J’avais cependant toujours autant de difficultés à « m’adapter » à ce nouvel environnement, je voyais des choses qui ne plaisaient pas, pas du tout ; j’ai été témoin de certaines situations, et j’ai moi-même fais preuve d’une « attitude » que je m’étais juré de ne jamais prendre ; malheureusement le manque de temps, de matériel et de personnel nous contraignait à agir ainsi. Je ne pouvais plus rester ici, même pas un an après avoir obtenu ce poste, je me suis mise à la recherche d’un nouvel emploi.

    Je n’ai pas eu à attendre longtemps avant de signer ailleurs, une fois ce nouveau contrat finalisé, je présentais ma démission à ma supérieur (elle ne fut guère surprise), une fois me préavis effectué, je quittais l'établissement pour ne plus y revenir.

    Toutes ces expériences m’ont beaucoup appris, sur moi-même et sur le monde du travail. J’ai grandi, j’ai gagné en maturité et j’ai évolué, ma personnalité s’est adaptée au fil du temps aux endroits et aux personnes que j’ai côtoyé. Aujourd’hui je me sens bien là ou je suis, je suis une personne totalement différente de celle qui faisait de la mise en rayon, de celle qui faisait le ménage et de celle qui nettoyais les écuries.

    Pour résumé, être hypersensible n’est pas un frein à votre vie professionnelle, elle peut même devenir votre atout. De la gamine dépressive et anxieuse, je suis passée à la soignante fière de son travail, j’ai appris que ce que je voyais comme un défaut était finalement une qualité. Pendant des années j’ai enchaîné les échecs et les désillusions, je me suis pris des murs, encore et encore, mon côté tête de mule m’a probablement aidé un peu. Bref, ces murs et ces faux espoirs (ainsi que mon passé) m’ont endurci et maintenant, je réussi à faire taire mon côté "éponge émotionnelle" , j’y arrive naturellement, même si je dois encore travailler sur le fait de laisser les autres m’aider, et sur mon ouverture à eux, mais ça viendra en laissant le temps au temps. Il me reste beaucoup de choses à apprendre, mais nous évoluons chaque jour un peu plus, prenant note de nos erreurs et de nos échecs, tirant parti de nos expériences.

    Je ne sais pas qui je serais dans cinq ans, ni celle que je serais dans six mois, mais je connais celle que j’étais autrefois et celle que je suis maintenant ; lançant parfois un petit regard à la Céline du passé afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs, pour pouvoir me concentrer sur celle qui m’attends dans le futur.

    Le détachement nécessaire à l’exercice de ce métier (selon moi), tout en restant dans l’empathie qui est la base de notre travail, ce juste milieu délicat à trouver et à maintenir. C’est cette balance qu’il est primordial d’appréhender.

    Comment être soignant et hypersensible ? C’est simple, vos expériences sont vos professeurs. Vous serez étonnés de découvrir cette force que vous avez, cette capacité d'adaptation dont vous pouvez faire preuve. Sans mentir, la plupart des gens portent un masque au boulot qu'ils retirent en rentrant chez eux, afin de ne pas subir ce qu'ils voient chaque jour une fois la journée terminée.

     

     

    Bisous et à la prochaine pour un nouveau texte!


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    Les thérapies que j’ai effectuées

     

    Pour commencer remettons les choses dans leur contexte, j’ai été victime d’une dépression durant mon adolescence. A la suite d’un épisode précis j’ai dû être hospitalisée dans une clinique psychiatrique, je vous en parle plus en détails dans un autre article « La dépression », si vous ne l’avez pas encore lu je vous invite à le faire pour avoir toutes les informations, et mieux comprendre le sujet d’aujourd’hui.

     

    Reprenons, comme indiqué dans le titre le sujet du jour : les diverses thérapies que j’ai suivies avant, pendant et après mon internement.

     

    Mes thérapies

     

    Pour commencer j’ai dû voir une psychologue durant mon enfance parce que j’avais des troubles involontaires compulsifs (TIC), pas très concluant ; après cet « échec » et beaucoup de recherches, mes parents ont pris rendez-vous avec un comportementaliste et hypnotiseur, tout ceci afin de « traiter » mes TIC. Une fois de plus, les séances furent décevantes, cette personne ne parvenait clairement à rien, malgré sa volonté de nous aider ma famille et moi. De nouveau les recherches reprenaient pour trouver quelqu’un afin que j’aie un suivit professionnel. Plusieurs années s’écoulèrent, et j’ai rencontré 4 ou 5 psychologues, sans grand succès ; de ma propre initiative et en m’excusant après de chacun, je leur expliquais que je préférais arrêter la thérapie (ils n’étaient pas ravis). Je tiens à préciser une chose, cette décision je la prenais après avoir les avoir vu sur plusieurs séances (une dizaine environ), décision mûrement réfléchie.

    Nous reprenions donc notre route pour trouver un nouveau thérapeute. C’est en discutant avec une dame dans le RER que ma mère apprit qu’il existait des psychologues en TCC (thérapie comportementale et cognitive), ni une ni deux, et pleines d’espoir ma mère me prit contact avec une dame, nous nous rendîmes ensuite à mon premier rendez-vous avec elle.

    Une femme sympathique, malheureusement cette fois encore je dû abandonner l’idée d’aller la voir, située à Paris le chemin n’était pas faisable deux fois par semaine. Pour la énième fois les recherches reprirent de plus belle.

     

    C’est sur les conseils d’une amie à elle que ma mère contacta un pédopsychiatre, j’allais le voir chaque semaine (plus si j’avais des crises, il me prenait entre deux patients). Il était un personnage assez particulier. Je voulais me teindre les chevaux en bleu et il disait : « Laissez-la faire, c’est que des cheveux ! », mes parents n’étaient pas fans de cette façon de penser, mais je me sentais à l’aide et je lui parlais comme je n’avais jamais parlé à personne, donc ils me laissaient y aller.

    C’est à cette période que l’épisode qui allait tout changer se passa (scarifications). Mon pédopsychiatre me conseilla l’internement, j’en ai déjà parlé dans un autre article « la dépression », je ne referais donc pas tout l’historique ici.

     

    Les choses se faisant, j’étais maintenant hospitalisée là-bas pour une durée indéterminée. C’est dans cet endroit sécurisé que j’ai découvert ces thérapies qui allaient énormément m’aider (en plus des traitements médicamenteux).

     

    L’art thérapie :

     

    Mes thérapies

     

    Nous étions toujours sous la surveillance d’un soignant et les séances étaient dirigées par un professionnel de cette thérapie. Nous dessinions, au crayon, au fusain, à la craie, la peinture, etc. Nous avions également des ateliers mosaïques, et nous avons décidés ensemble de créer deux boites : l’une pour le positif et l’autre pour le négatif (notre « boîte de Pandore »). Dans chacune de ces boîtes, nous y mettions un mot, un post-it que nous avions écrit.

    - « Aujourd’hui j’ai souris ! »

    - « Ce matin, j’ai encore craqué, j’ai pris un objet et je me suis scarifié »

    - « Aujourd’hui, je fumerais une clope de moins qu’hier »

    Nous écrivions ce genre de choses, des objectifs journaliers ou encore nous marquions nos états d’âme. Nous écrivions ce qui nous rendait fiers, ce qui nous attristait, et ce dont nous rêvions parfois. Ces séances nous permettaient d’avoir un moment d’évasion, et d’exprimer ce que nous ne parvenions pas à dire avec des mots.

     

     

     

    La journal thérapie :

     

    Mes thérapies

     

    Ma préférée, pendant ces séances nous mettions nos maux sur papier, nous les chantions, nous en faisions des poèmes où nous imaginions une histoire autour d’eux. Parfois nous faisions des portraits-chinois, nous nous amusions des réponses de chacun, nous avions droit à de sacrées crises de rires ! Bref, je pouvais mettre des mots sur mes maux, et faire comprendre au psychiatre de la clinique ce que je ressentais par ce biais. Celui-ci me conseilla d’ailleurs d’écrire durant mes crises d’angoisses, je prenais une feuille et notais tout ce qui me passait par la tête, souvent très sombres et lugubres. J’écrivais mon incompréhension face à la société, mon mal-être, mon dégout de moi-même, mon désir de taillader mon corps, le soulagement que ça me procurait ; et parfois mon envie de quitter ce monde (sombres et lugubres je vous ai prévenus).

     

     

    L’équithérapie

     

    Mes thérapies

     

    J’ai débuté cette thérapie lorsque je suis arrivée au centre le Moulin. J’étais en stage dans un centre équestre, je me levais chaque jour pour aller y travailler. Le Moulin n’organisait pas d’équithérapie, mais j’en ai bénéficié aux écuries. Cela me faisait un bien fou, malgré mes difficultés à communiquer avec les autres employés. Je passais chaque jour entourée de chevaux, j’étais au paradis. J’aider pour la préparation des cours, et à l’encadrement d’enfants autistes, nous recevions aussi des personnes ayant un handicap mental. Je balayais les écuries, je sortais les chevaux au près et les rentrais. Je n’avais malheureusement pas l’occasion de monter. Être aux côtés d’animaux est une thérapie qui a fait ses preuves auprès de beaucoup de gens, elle est utilisée comme les autres thérapies, dans des établissements spécialisés, hôpital psychiatrique, CMP ou CATTP et d’autres.

     

     

    Après ma sortie de la clinique et mon passage au Moulin, j’ai continué bien entendu à voir mon pédopsychiatre quelques temps ; mais une fois devenu majeur j’ai dû trouver quelqu’un d’autre. J’aillais beaucoup mieux, vraiment, j’étais toujours sous traitements mais je reprenais tranquillement (non sans une grosse appréhension) le court de ma vie. Le temps passait et après divers événements, je replongeai légèrement à la suite de l’arrêt subit de mes médicaments (pire idée de ma vie), finalement je parvins à m’en sortir avec l’aide de mes parents et d’une nouvelle psychologue. Cette femme fait aujourd’hui encore partie de ma vie, je lui envoie parfois un message quand j’ai un coup de mou, elle me fixe un rendez-vous au plus tôt et nous discutons, c’est toujours un plaisir pour moi d’aller la voir, et je me sens reboostée à chaque fois.

    Je n’ai pas fait de « rechute » depuis maintenant six ans, je ne prends plus aucun traitement et mon état ne nécessite pas de suivi.

     

    Je continue à écrire souvent, très souvent, je dessine quand l’envie me prend, j’essaye de reprendre l’équitation ce qui n’est pas toujours facile avec mes horaires.

     

    Voici quelques-unes de mes reproductions:

    [Vous pouvez également les retrouver dans la rubrique "dessins" de ce blog]

    Mes thérapies

    Mes thérapies

    Mes thérapies

     

    Voilà l’article d’aujourd’hui est terminé, j’espère qu’il vous a plus !


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    Bonjour à tous et à toutes.

     

    Aujourd'hui j'ai regardé cette émission "Ça commence aujourd'hui" sur un thème que nous connaissons sur ce blog.

    J'ai tout simplement revécu ma propre histoire,  et j'ai décidé de vous partager cette vidéo.

    Parce que la dépression n'est pas un état ou une simple déprime, il s'agit d'une véritable maladie nécessitant un suivit médical; j'en ai déjà parlé dans mon article "La dépression". Dans cette vidéo vous découvrirez les témoignages de plusieurs jeunes femmes, émouvants, touchants et tout aussi difficiles à entendre.

    Je vous partage un extrait de l'émission:

     

    La vidéo est disponible en intégralité sur le site France Tv replay, je vous mets le lien juste ici:

    Angoisses, Troubles anxieux, Dépression


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    C'est encore moi !

     

    J'ai décidé de vous parler d'un sujet qui me taraude depuis quelques temps.

     

     

    Quelles sont les conséquences de mon vécu à l'heure actuelle ?

     

    Aujourd'hui les conséquences ne sont pas visibles, même si parfois, des gens qui me connaissent bien peuvent se rendre compte de mes "difficultés". M'intégrer au sein d'un groupe, me lier avec d'autres personnes ou avoir confiance en moi et en les autres.

     

    Comme vous le savez je suis aide-soignante, je côtoie d'autres êtres humains assez souvent [rires]! Je travaille au sein d'une équipe formidable, dans un service que j'affectionne, mais au début ça n'a pas été facile. A mon arrivée, je suis tombé sur une équipe soudée, avec une super ambiance, ou tout le monde a un caractère bien trempé. Imaginez-vous une femme (ou un homme), qui a l'expérience sociale d'un fœtus, débarquer au milieu de ces gens qui selon moi, rayonnaient de confiance en eux; comment vous dire que je me faisais toute petite!

    J'essayais tant bien que mal de participer aux conversations, sans grand succès. Je partais au travail, remplie de questions que je n'osais pas poser, et d'incertitudes que je tentais de cacher. Je sentais une sorte de malaise; moi qui ne parlais presque jamais, et mes collègues qui, je pense, ne comprenaient pas vraiment mon attitude. J'étais renfermée, et je paraissais probablement froide (mon mécanisme de défense). Un jour j'ai "pris mon courage à deux mains" et j'ai posé la question: "Est-ce qu'il y un problème avec moi travail?" Finalement, cette personne m'expliqua gentiment, que tout ce que voulaient mes collègues, c'était que je prenne confiance en moi et en mes actions, mon travail je le connais mais ce manque de confiance m'empêchait de la faire efficacement. Je devais aussi apprendre à travailler en équipe, communiquer et m'adapter à cette nouvelle organisation. Demander de l'aide quand j'en avais besoin et bien-sûr proposer la mienne, et mieux encore, les aider spontanément. Je n'avais pas l'habitude de l'entraide, dans l'établissement ou j'ai travaillé précédemment, cette entraide était rare; ce nouvel environnement dans lequel je baigne maintenant, est fait entre autres, de complicité, d'aide et de soutien,  j'allais donc devoir prendre mes marques.

     

    Le temps passait, et chaque jour j'essayais de mettre en pratique ces précieux conseils qui m'avaient été donnés, malheureusement j'avais encore quelques lacunes; mais mes collègues qui avaient compris le problème, me laissèrent ce temps dont j'avais besoin. Petit à petit je prenais confiance, je m'ouvrais un peu plus, et lentement je m'intégrais. Je me rendais enfin compte que je pouvais être appréciée, que j'avais des qualités et que je me sentais enfin à ma place. Je remercie cette collègue et ses conseils bienveillants, sans qui je ne me serais certainement pas autant épanouie.

     

    Sachez que pour quelqu'un qui s'est retrouvé coupé de la société et de la réalité, être patient avec lui/elle, et lui laisser le temps de s'adapter et de s'ouvrir, est primordial. Il est normal qu'en arrivant dans un nouveau lieu, nous ayons besoin d'un temps d'adaptation, ce temps varie en fonction de chaque individu et de son vécu. Pour certains, quelques semaines suffiront, pour d'autres ce sera quelques mois, et pour les gens "comme moi" il faudra presque un an. 

    Chers collègues, merci de votre patience.

     

    Conséquences actuelles

     

    Première conséquence: le manque de confiance en moi. 

     

    J'ai été souvent moquée, dénigrée et dévalorisée durant ma "magnifique" période scolaire, tant par mes "adorables" camarades que par certains enseignants stupides. Vous le savez, les enfants sont des éponges, ils retiennent tout, et malheureusement la parole d'un adulte à un certain poids pour cet enfant (surtout s'il est hypersensible). Répétez lui qu'il est bête et il se pensera bête, dites lui qu'il n'arrivera à rien dans la vie, et il le croira. Bien-sûr, certains ne sont pas aussi "crédules", tant mieux pour eux. Bref, pour en revenir au sujet de cet article, la confiance en soi se développe avec nos expériences, et les miennes ne l'ont pas aidé en ce sens. 

     

     

     

    La deuxième maintenant: l'incapacité à faire confiance.

     

    "Ce sont souvent les expériences passées, qui sont la cause des doutes de maintenant…"

     

    Aujourd'hui encore, j'ai énormément de mal à accorder ma confiance à quelqu'un. Pour moi, faire confiance c'est comme me jeter dans le vide, c'est très compliqué. Par le passé, j'ai trop souvent été déçue et utilisée par mes camarades, je n'étais pour eux qu'un simple faire-valoir. Je vous ai parlé de cette fille dans un autre article: Salomé, à notre rentrée en 6ème, elle était très seule, mise de côté; "bonne âme" que je suis, j'ai décidé de m'en faire une amie, je détestais voir souffrir les autres. Donc, Salomé et moi sommes vite devenus inséparables, nous avions les mêmes passions et les mêmes sujets de conversations. Je pensais que nous resterions "amies", mais elle en décida autrement. Une année passa, elle avait rencontré d'autres personnes avec qui elle s'entendait bien, ces personnes n'étaient autres que les "filles populaires" du collège. De mon côté, j'étais la nana sympa mais un peu bizarre, toujours dans la lune, la fille avec qui il valait mieux ne pas traîner. Salomé s'éloignât alors de moi, de peur d'être rejetée par ses nouvelles amies; me voilà seule et terriblement déçue et peinée. Cette anecdote n'est pas la seule du genre. 

     

    Nous pouvons aussi noter la difficulté à ma lier avec quelqu'un; ayant du mal à faire confiance, vous vous doutez que me lier avec une personne est une difficulté. Je suis souvent partie en colonie de vacances étant plus jeune; là-bas, je n'avais aucun souci à me montrer telle que j'étais, simplement parce que ces gens n'étaient que de passage dans ma vie. Ils pouvaient bien m'aimer ou ne pas m'aimer, je ne les reverrais sans doute jamais, alors finalement ce n'était pas bien grave. Compliqué de faire ça avec des gens que vous côtoyez chaque jour et ce pendant longtemps. Attention, ne vous méprenez pas, ca ne veut pas dire que je ne vous apprécie pas, au contraire: au plus je vous apprécie, au plus difficile il sera dur pour moi de me lier à vous (oui, je sais je suis tordue). Amis du paradoxe bonsoir !

     

     

     

    La troisième: le regard des autres sur moi.

     

    Conséquences actuelles

     

    J'accordais beaucoup trop d'importance au regard des autres, j'agissais de manière à être bien vu et acceptée. Je ne dirais pas que j'étais "fausse", j'ai toujours eu des valeurs et des principes auxquels je ne déroge pas; mais j'avais cette triste impression que les gens ne m'apprécieraient pas telle que je suis. Le manque de confiance en moi et ce besoin d'approbation, ont toujours été liés en ce qui me concerne. Aujourd'hui, j'ai appris à voir le gris, entre le noir et le blanc, j'ai appris à passer outre cette nécessité d'être approuvée, j'ai tout simplement compris qu'en étant moi-même, c'est là que je serais vraiment "aimée". Plus besoin de chercher l'acceptation dans le regard d'autrui, acceptez-vous et apprenez à vous aimer vous-même, c'est ainsi que vous aurez confiance en vous, que vous aurez confiance en les autres et bien-sûr, c'est comme ça que vous serez aimés.

     

     

    La dernière conséquence, celle qui clôturera ce long texte:

    Mes difficultés à parler de mes problèmes. 

     

    Petit clin d'œil à mes collègues, vous savez exactement de quoi je parle!

    Je suis une personne qui déteste paraître faible (comme la plupart d'entre nous, je suppose), et parler de mes problèmes c'est les montrer, et par extension, montrer mes faiblesses. Pas besoin de taper un texte de 30 lignes, bon nombre de personnes sont ainsi, et la phrase précédant est un résumé très clair et concis. Le véritable souci, c'est que ne pas en parler me permet de faire comme s'ils n'existaient pas. Quand il s'agit d'un problème de santé, minimiser la chose et essayer de le cacher peut se transformer rapidement en véritable danger! Pendant des mois, durant mes crises, je continuais à faire bonne figure, et parfois, je quittais la pièce pour me diriger vers une autre dans laquelle je serais seule. Ces crises pouvaient arriver n'importe ou n'importe quand, au travail, au volant, etc.

    La finalité a été que: je me suis faite "griller" par mes collègues qui m'ont engueuler comme du poisson pourri ! Merci infiniment à elles, sans qui je n'aurais jamais eu le courage de prendre rendez-vous avec un cardiologue. Pour continuer ce petit récit, je suis donc allée à ce RDV, conclusion : Maladie de Bouveret (je m'en doutais un peu, voir beaucoup) mais, le diagnostique était enfin posé! Mon cardiologue à prit contact avec un autre établissement qui réalisait l'opération dont j'avais besoin. Finalement, je suis "passée sur la billard" et maintenant tout va pour le mieux, plus de crises! 

    C'était pour l'exemple, mais parler des ses problèmes ne rend pas "faible", cela permet parfois d'avoir un regard extérieur et de trouver des solutions.

     

     

    A force de taper cet article, je me rends compte d'une chose, je veux être appréciée et apprécier moi-même les autres, mais je crois que j'en ai peur; peur du "bonheur", peur de "l'abandon" et de la déception. Comme quoi, l'écriture est une véritable thérapie et  une prise de conscience, je fais ma propre "psychanalyse".

     

     

     Je pense que j'ai terminé de vous parler de ces fameuses conséquences, du moins celles que je ressens principalement et qui sont un frein dans ma vie professionnelle et personnelle. Ecrite cet article, le penser et la taper, puis le relire encore encore n'a pas été facile pour moi, pour la première fois je me "dévoile".

     

    Je voudrais ajouter une dernière chose pour mes collègues, sachez que je vous adore, et que vous avez été les voix qui m'ont permis de comprendre et de voir le monde, de me voir moi-même, avec un regard neuf et constructif. Vous avez été bienveillants et patients, vous avez su me secouer quand il le fallait, alors tout simplement, merci.

     

    De gros bisous à vous et à bientôt pour un nouvel article!

     

     

     

     


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