• Coucou, me revoila pour un nouvel article.

     

    Aujourd'hui je vais vous parler de ma scolarité, et de comment le "système" m'a laissé tomber.

     

    Le poisson grimpant à l'arbre

     

    Je commence donc avec l'école primaire; étant "légèrement différente" de mes camarades, j'étais souvent cataloguée comme la fille bizarre et les enseignants n'étaient jamais de mon côté. Souvent punie, je ne comprenais pas ce que je voyais à l'époque comme un "acharnement", sachant qu'une fois rentrée chez moi, la punition était doublée et qu'évidement j'étais grondée par mes parents. Les punitions se multipliaient et ma mère se posait des questions, elle ne me croyait pas menteuse mais faisait confiance aux enseignants, elle voulait une explication. Un jour elle prit rendez-vous avec ma maîtresse pour essayer de comprendre ces punitions à répétition; selon mes camarades j'engageais toujours le conflit et selon moi, c'était eux; forcément quelqu'un mentait. La maîtresse me demanda pour la première fois de lui raconter ce qu'il se passait, personne ne m'avait posé la question à moi, seuls mes camarades avaient donné leur version, injustice ?

    Bref, ce fut la première fois que ma maîtresse se rendait enfin compte que je n'étais pas l'instigatrice de ces conflits, ma mère, en colère lui demanda de me présenter des excuses; montrez-lui l'exemple, excusez-vous et reconnaissez que vous avez eu tort et que maintenant vous l'écouterez. Je sortais de ce rendez-vous toute contente, on m'avait enfin écouté.

     

    A la suite de cela, ma maîtresse avait grondé les camarades en question, vous vous en doutez les choses ne se sont pas arrêtées là. Les moqueries incessantes, la solitude, tout ça j'en ai déjà parlé dans d'autres articles. 

    J'ai été prise en charge de manière déplorable, encore une fois selon des "professionnels", j'étais une enfant à problèmes, j'étais menteuse et manipulatrice, je n'étais pas 'normale" et je devais être soignée. Mais quel professionnel dit ça à des parents déjà dépassés et dans l'incompréhension ?! Quel professionnel dit à un enfant perdu et seul qu'il est le seul responsable de la situation ?! En plus d'un grand manque de confiance en moi, de ma solitude et de ma tristesse s'ajoutait la culpabilité de na pas être "normale". Je terminais l'école primaire là-dessus.

     

    Le poisson grimpant à l'arbre

    Le collège maintenant,  les moqueries se calmaient et je pensais réussir à me rapprocher des autres, c'était sans compter sur les problèmes qui viennent avec l'adolescence chez les filles. Les menstruations, parce qu'en plus de mes autres soucis, j'ai eu mes règles: normal me direz-vous. Est-ce normal de ne pas pouvoir aller à l'école à cette période ? Est-ce normal que cela dure 14 jours ? Non! Ce faisait j'étais très souvent absente et sur une période assez longue. Je me retrouvais donc dans le bureau de la CPE pour en parler. Je me souviendrais toujours de ce qu'elle m'a dit:

    -Céline, toutes les filles de ton âge ont leurs règles, tu n'es pas différente des autres! Tu n'aimes pas l'école je le sais, c'est petit de se servir de ça comme excuse pour ne pas venir en cours! Si j'étais ta mère, je te mettrais un bon coup de pied au cul, ça ne peut pas durer!

    Mais c'est quoi son problème ! Je lui explique que mes règles sont très abondantes et qu'elles durent trop longtemps! Mais non, madame est une adulte et en plus la CPE, elle sait tout mieux que moi, elle sait mieux que moi comment je me sens dans ma tête et dans mon corps, cela va de sois! (Sarcasme bien-sûr).

     

    Sur ces belles paroles, le directeur adjoint demande à mes parents un rendez-vous avec lui, me père travaillant beaucoup il ne pouvait pas venir, ma mère s'y rendit donc avec moi.  Je tentais d'expliquer mes soucis de menstruations, mais l'homme ne voulait pas entendre parler de ça, mes parents devaient trouver une solution, c'était leur problème et le mien; ok mais alors pourquoi sommes-nous là? Pour parler de mes absences répétées les jours ou je commençais à neuf heure trente, aïe. Vous savez ces jours ou je me tordais malencontreusement la cheville sur le chemin du bus ? Ces jours ou par malheur j'étais malade juste après le départ de ma mère pour le travail? Je ne pouvais plus me dérober, mais ma mère était incapable de donner une explication, elle-même ne comprenait pas; il se tournait alors vers moi, qui restais silencieuse, une vraie tombe. Le rendez-vous s'arrêta là. Finalement il ne cherchait pas vraiment à savoir quel était le problème, il voulait juste que mes parents trouvent une solution.

    Je me suis sentie totalement abandonnée par le système scolaire.

     

     

    C'est vers cette période que j'arrête d'aller en cours, crises d'angoisses, des cris, des pleurs, et mes parents qui ne comprennent pas et qui ne savent plus quoi faire; eux aussi ont été "abandonnés" par ce système, personne pour les conseiller ou simplement leur expliquer ou les écouter.

     

     

    Tout ce texte pour souligner à quel point il est impératif pour ces adultes qui nous enseignent (et pas qu'eux), qu'ils fassent preuve d'écoute, l'importance de na pas juger et de rester ouverts. Savoir que toutes les jeunes filles sont uniques et que chacune vit les menstruations à sa manière, que les menstruations ne sont pas les mêmes chez toutes. Arrêtez de tout généraliser, et apprenez à vous remettre en question, parce que vous ne savez certainement pas tout, qu'un simple enfant peut vous apprendre quelque chose, qu'il ne faut pas tous les mettre dans le même panier.

    Et sans compter ces problèmes là, chacun à une intelligence qui peut être différente de celle d'un autre. Faire du cas par cas est impossible je le sais, mais il faut se mettre dans la tête que rabaisser un élève parce qu'il est plus mauvais que les autres n'est vraiment pas la solution. Il faut savoir que les uns "brillent" d'une façon et les autres d'une façon différente. Peut-être que cet élève qui fait le "fou" en classe à possiblement des capacités insoupçonnées, qu'il faut juste essayer de comprendre (évidemment ce n'est pas toujours possible), les ados sont complexes. Cet autre élève qui reste en retrait tout le temps, qui ne lève jamais la main, qui a des notes moyennes voir mauvaises ou peut-être bonnes, celui qui reste seul à chaque récréation, ne pensez-vous pas qu'il a un véritable problème qu'il ne peut pas régler lui-même? Ne pensez-vous pas qu'il a besoin d'une aide extérieure? Qui sait peut-être qu'il est bien plus intelligent que vous ne le croyiez.

     

    Je me dis que si quelqu'un avait donné de l'importance à ce que je disais, si quelqu'un avait su m'entendre et m'écouter; je ne serais peut-être pas passée par toutes ces souffrances; ou peut-être que si mais je ne le saurais jamais et ce n'est pas grave, juste dommage.

     

    C'était il n'y a pas si longtemps et pourtant, ces sujets tels que "les menstruations, la phobie scolaire, la précocité ou encore la dépression" n'étaient pas abordés, ou très peu. Aujourd'hui je les entends à tout va, il s'agit même d'une "mode" pour certains.

    Je me souviens d'une anecdote que mon frère nous a raconté en rentrant de cours, dans son collège une fille s'était scarifiée, elle montrait son "œuvre" à ces camarades; à quel moment on s'ouvre les veines pour ensuite le montrer à tout le monde ?!

    Aujourd'hui certains parents veulent que leur enfant soit précoce, ou surdoué, normal, chaque parent veut que sont enfant soit spécial, et il le sera toujours pour vous fort heureusement. Mais être "différent" pour un enfant ça peut être mal vécu, les enfants sont méchants entre eux, et ils sont méchants avec ceux qui ne sont pas comme eux. Alors arrêtez de vouloir mettre votre enfant sur un piédestal parce qu'il est "surdoué" ou "précoce", parce qu'il est selon vous, plus intelligent que la moyenne, prenez-le comme il est et aidez le à se développer le plus sereinement possible, parole d'une gamine qui à subit cette différence.

    Evidemment chaque personne vie les choses à sa manière, je le précise dans chacun de mes articles mais, là ou l'un vivra très mal quelque chose, l'autre le vivra peut-être très bien.

     

    Ecouter sans jugement, réfléchir ensemble, ne pas simplement lâcher les jeunes qui ne rentrent pas dans le moule. C'est facile de fermer les yeux et de laisser faire les choses, malheureusement ce n'est pas forcément la meilleure solution.

     

     

    N'oubliez pas une chose importante: certaines personnes aiment la solitude, mais un enfant ne demande pas à être seul.

     

    Sur ce je crois que cet article est terminé, j'imagine que tout le monde ne sera pas d'accord avec mon récit et ce n'est pas grave, au contraire, partagez vos points de vue et vos expériences.

     


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  • Prête pour ce nouveau récit!

     

    Le cannabis et la dépression

     

    Celui-ci sera plus court que mes autres articles, je vous parlerai donc de la prise de cannabis ajoutée à la dépression. C'est une très très mauvaise idée ! Voilà, c'est fini [rires], rassurez-vous je rigole.

    Prendre du cannabis n'est pas une bonne idée de manière générale, mais en prendre lorsque l'on souffre de dépression, terrible erreur. La prise de cette résine (shit) ou de la plante (beuh), procure une sensation particulière de "bien-être" on plane, on se sent détendu, les problèmes paraissent loin et on rigole pour un rien; on fait des choses débiles, comme monter sur un toit (oui, il fut un temps, j'étais vraiment stupide) et fumer la haut, je vous laisse imaginer la dangerosité. Bref, ce que je recherchais en fumant, c'était littéralement la défonce, ce fameux état illusoire de plénitude, que tous mes soucis étaient insignifiants dans ce monde si calme et détendu.

     

    Le cannabis et la dépression

     

     

     

    Je ne me rendais pas compte, mais je fumais chaque jour un peu plus, toujours plus afin d'être le plus souvent possible dans cette trans. Le matin au réveil, un join, un nouveau après le petit-déjeuner puis un autre, en attendant le bus un de plus. Une fois arrivée à ma destination, je vous laisse deviner, encore un en attendant le début des cours. A chaque pause deux ou trois petits cônes selon la durée de cette pause, puis retour en classe. Une fois la journée finie, j'attendais à nouveau le bus accompagné de mon meilleur ennemie, mon join. Enfin, je suis à l'internat ! Quelle joie, je vais pouvoir en fumer un nouveau avant le dîner, une fois que j'aurais mangé, je ressortais mes feuilles, mon shit ou ma beuh, voir les deux parfois, avec un peu de tabac, puis une petite flamme et rebelote. Nous avions un couvre-feu, 22h dans le dortoir, mes camarades et moi nous exécutions sagement; nous discutions de la journée, avec nos yeux petits et rouges, nous mangions pour passer le temps jusqu'à l'endormissement de notre pion adoré; puis nous sortions par les fenêtres pour nous rendre à notre point de rendez-vous. 

    La soirée commençait enfin, un groupe assez nombreux, en musique nous fumions tous ensemble, dansant et rigolant sans nous préoccuper de quoi que ce soit d'autre. Vous avez compté le nombre de joins que je fumais dans la journée ? Ajoutez-y environ cinq, un royal ou deux, une belle tulipe, une croix ou un join aussi large que deux pouces, sans compter les cigarettes entre chaque. Je peux vous dire que nous dormions bien après ça ! Le lendemain, une nouvelle journée sur le thème de la défonce.

     

    Le cannabis et la dépression

     

     

    Le cannabis accentue les symptômes de dépression, et peut être à l'origine de son commencement; la sensation de bien-être ne dure pas et une fois qu'elle disparait, nos problèmes et nos maux reprennent le contrôle et nous font replonger encore plus profondément dans nos tourments. A ce moment là nous cherchons encore une fois à fuir nos soucis en retournant dans cet état d'apaisement illusoire. C'est un ouroboros, un terrible cercle vicieux pouvant devenir meurtrier. Une personne dépressive et défoncée aura plus de "facilité" à passer à l'acte, je parle bien de suicide. Le Bad trip, quand vous avez eu une mauvaise journée, que je vous sentez seul, déprimé ou abandonné, le fait du fumer du cannabis risque de vous faire plonger dans ce que l'on appelle un Bad trip, un floppée d'émotions négative, un tsunami de sentiments plus désagréables les uns que les autres; perdu, désespéré et affreusement triste vous ne trouvez plus de raison de vivre et la suite devient létale. 

     

    Le cannabis apaise les douleurs, il est d'ailleurs utilisé pour ces propriétés antalgique et calmante, par la médecine; dans certains contextes très particuliers un médecin peut prescrire du cannabis à un patient. J'ai eu un exemple durant l'un de mes stages de formation, le cas d'un homme souffrant d'un cancer, il souffrait beaucoup et les médicaments "habituels" ne le soulageaient plus, son oncologue lui à alors prescrit du cannabis médical (sans THC).

     

    Pour être tout à fait honnête avec vous, je ne suis pas contre le cannabis médical, au contraire;  étant témoin de la souffrance dans mon travail, je pense que parfois au lieu de voir tout noir ou tout blanc, il faut savoir voir le gris. Bien cadrée, cette pratique pourrait être positive et apporter de bons résultats dans la prise en charge de certains patients; encore une fois je précise, je parle du cannabis médical.

     

    Voilà je pense que cet article est maintenant terminé.

    Merci de m'avoir lu, j'espère que ça vous a plu.

    Bisous.


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  • Me revoilà, pour parler aujourd'hui de la Précocité.

     

    Un sujet qui fait aussi beaucoup parler de lui ces dernières années. Un sujet épineux, où les avis divergent. Comme toujours je partagerais dans ce récit, mon expérience personnelle; il n'existe pas de règles précises, comme tout ce qui touche au psychisme et au mental, il n'y a pas de frontières bien définies. Pour résumer, c'est subjectif.

     

    Reprenons, c'est quoi "précoce" ?

     

    Dans mon cas, j'ai me suis fait tester à mes 18 ans par une neuropsychologue. Ce test a duré environ deux heures, nous avons parlé un long moment, je lui ai raconté mon histoire et tous les problèmes rencontrés; j'ai ensuite dû effectuer des exercices. Suite à cela elle m'a confirmé le diagnostique de précocité/haut potentiel.

    Je mets cependant les "warning", rappelez-vous que j'ai arrêté l'école à l'âge de 14/15 ans et donc, que je n'avais pas certaines bases (exemple: pour les exercices mathématiques); malgré certains résultats moins probants que d'autres, le "diagnostique" fut sans appel. 

    Largement au-dessus de la moyenne en ce qui concerne l'art, la littérature et la communication. Dans la norme en ce qui concerne ce qui est scientifique.

     

    Les "symptômes"

     

    Vous remarquerez que dans ce texte qu'il y a beaucoup de guillemets, je n'aime pas utiliser les mots diagnostique et symptômes pour parler de la précocité, car il ne s'agit en rien d'une maladie, ni d'un trouble. Cependant, il est plus simple d'en parler en ces termes.

     

    Troubles involontaires compulsifs (TIC) et incapacité de concentration

    Les signes ont été nombreux, ils sont apparus dès l'école maternelle. Les enfants, tout le monde le sait, ont une capacité de concentration très limitée; dans mon cas j'étais tout simplement incapable de maintenant cette concentration plus de 3 minutes, ce qui énervait fortement ma maîtresse. J'avais aussi ce que l'on appel des TIC (troubles involontaires compulsifs), qui se présentent ainsi: des mouvements fais de manière brutale et incontable, ou encore des mots généralement vulgaires prononcés inopinément en criant. Il existe une pathologie reconnue, appelée  Syndrome de Gilles de la Tourette; mes tics à côté de cette maladie, étaient dérisoires., mais cela permet de se faire une idée de la gêne occasionnée et ressentie.

    Les années passèrent et mes tic ne se calmaient pas, ils changeait d'une année à l'autre. J'étais régulièrement grondée par ma maîtresse qui ne supportait pas ces TIC constant, un comportement compréhensible de sa part mais stupide. J'étais souvent moquée pour ça et aussi pour mes cheveux, ils étaient blonds presque blancs et tout le monde sait qu'entre eux, les enfants sont méchants. Je rentrais souvent chez moi en pleurs parce que je ne comprenais pas pourquoi mes camarades étaient ainsi avec moi. Ma mère me répétait toujours que je ne devais pas me laisser marcher dessus, et que je devais répondre à ces moqueries. 

     

    L'école primaire et l'ennui

    Mes camarades et moi avions grandi, mais malheureusement leur méchanceté avait grandi avec eux. Mon hypersensibilité elle aussi, s'était accrue. La récréation était pour moi un enfer, les autres enfants se moquaient encore et un jour l'un d'eux eu la merveilleuse et intelligente idée de baisser mon pantalon et ma culotte devant tout le monde. Un vrai prix Nobel ! Pour revenir à la précocité, celle-ci et souvent accompagnée d'hypersensibilité (j'en ai parlé dans un autre article). 

    Le dernier point, je m'ennuyais très rapidement en classe, je comprenais vite les choses et les intégrais tout aussi vite. Je terminais toujours mes exercices avant les autres et la plupart du temps ils étaient justes. Je pouvais bavarder avec mes camarades tout en répondant à une question piège de la maîtresse; vous savez ? Quand elle remarque que vous n'écoutez pas (ce qu'elle croit) et que finalement vous connaissez la réponse (j'étais une enfant très fière et je détestais avoir tort, imaginez donc ma réaction: le grand sourire qui signifie "Tiens dans tes dents").

     

    Les émotions, la réflexion, et la curiosité

    Les émotions sont exacerbées, et je faisais preuve d'une curiosité intellectuelle surprenante pour mon âge; j'avais un vocabulaire très riche et ma façon de penser différait de celle de mes camarades. Là où eu jouaient aux billes ou aux cartes Pokémon, moi je me posais des questions sur la vie et sur la mort; pourquoi nous appelions une ampoule, une ampoule et bien-sur pourquoi je n'étais pas comme les autres enfants. Je me souviens d'un fois en classe, la maîtresse avait énoncé une phrase contenant "Les 4 coins du monde", j'avais levé la main pour lui signaler que la terre étant ronde elle ne pouvait donc pas avoir 4 coins; j'ai appris bien plus tard, que mon intervention avait stoppé net l'exercice, en fait cet exercice avait pour but d'arriver à ce résultat, à cette réflexion; elle dira que je lui ai "coupé l'herbe sous le pied". J'avais une logique implacable et l'époque [rire].

    Tous les enfants sont curieux me direz-vous, certains plus que d'autres. Alors dites-moi, à 8 ans est-il "normal" qu'un enfant lise des encyclopédies de médecine et se demande comment fonctionne la douleur ? Est-il "normal" qu'à cet âge une petite fille regarde sur internet (mes parents avaient un ordinateur et j'y allais avec leur autorisation, le PC avait aussi un code et une restriction parentale), des vidéos de chirurgies thoraciques ? Certains adultes pensaient que j'avais un grave problème mental; alors que finalement j'étais juste en avance voir très en avance par rapport à mon âge.

     

    Le temps filant, me voilà au collège, les moqueries se calmèrent mais furent vite remplacées par une solitude extrême et destructrice. Ajoutez quelques pincées de problèmes d'ados et quelques gouttes de menstruations, et vous obtiendrez: Une dépression.

     

    Conclusion

    Le décalage avec les autres, le jugement des adultes et de mes camarades, mon incompréhension face à de nombreux problèmes de société,  et le fait de vouloir absolument mettre tout le monde dans des cases (merci à notre chère éducation nationale); tous ces points ont faits de moi une loque.

     

    Hypersensibilité (émotions exacerbées, impulsivité, changements d'humeur brutaux, peur de l'abandon,...), curiosité intellectuelle, richesse des échanges, pensées complexes, passions diverses, lubies, et bien plus encore; des exemples très synthétisés de la précocité. selon mon vécu.

     

     

    Les enfants précoces ne sombrent pas forcément dans la dépression, ce décalage existera à chaque fois, mais mon cas n'est pas une généralité. Certains enfants vivent très bien cette différence, mon frère en est un parfait exemple: diagnostiqué précoce et haut potentiel, il a toujours été entouré d'ami(e)s, ne s'est jamais senti mis à l'écart, et il est aujourd'hui en master pour préparer une école d'ingénieur. Oui, j'aurais pu faire de longues études (médecine, ingénierie,...) mes capacités me l'auraient permis. Il y aurait surement pleins d'autres points à aborder, tellement que mon pauvre cerveau ne sait plus oû donner de la tête, n'hésitez donc pas à les préciser en commentaire.

     

    Bisous bisous.

     

     

     

     

     


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  • L'hypersensibilité c'est quoi ?

     

    Vivre et ressentir les choses plus intensément que la moyenne, bon je vous l'accorde c'est un très bref résumé. 

    C'est un trait de votre personnalité qui s'est développé en grandissant comme tout ce qui fait de vous qui vous êtes. C'est faire preuve d'empathie, certes la plupart des gens en sont capables, mais chez les hypersensibles disons que cette "capacité" est accrue. Toutefois ne vous y trompez pas, l'empathie et la compassion sont deux choses différentes, savoir se mettre à la place de quelqu'un, comprendre ce qu'il ou elle ressent sans pour autant prendre cette émotion pour soi; la compassion ne permet pas d'avoir cette "barrière", de garder cette distance afin de se protéger des émotions de l'autre. C'est là que les problèmes arrivent, les hypersensibles se retrouvent souvent engloutis par ce flot d'émotions intenses et ne savent pas comment gérer cette situation, évidement cela s'apprend avec le temps et l'expérience.

    Mais l'hypersensibilité ce n'est pas que ça, c'est aussi devoir vivre avec une hyperesthésie des cinq sens (pas nécessairement les cinq d'ailleurs) et heureusement, autrement  nous deviendrions "fous". Certains sens seraient donc plus développés chez les hypersensibles, dans mon cas je souffre d'hyperacousie, certains sons me sont insupportables, et je vous vois venir: cette hyperacousie a toujours été présente chez moi, elle ne s'est pas développée suite à un traumatisme (un son trop fort). Mon toucher est aussi plus développé, je supporte mal la chaleur (attention j'adore l'été et me faire toaster au soleil), non là je parle de manger ou toucher des choses trop chaudes. Pendant les repas je dois toujours attendre que la nourriture refroidisse, mes proches ne comprennent pas que je mange "froid" mais de mon côté je serais incapable de manger un aliment à une température ou eux le mangeraient sans problème. La douche, l'eau juste tiède s'il vous plait, autrement ça brûle! Ma laver les cheveux à l'eau chaude? Impossible.

     

    L'hypersensibilité

     

     

     Les hypersensibles sont de véritables éponges à émotions, ils ont tendance à remarquer les détails que les autres cachent; ils aiment aider autrui, ce profil de personnes exerce souvent des métiers de la santé ou du social, ou encore des métiers d'arts. Faire face à une foule n'est pas chose aisée pour les hypersensibles, trop de bruits, d'odeurs, trop d'informations et c'est "l'overdose". Ils ressentent parfois voir souvent, le besoin de s'isoler. Dans mon cas,  j'éprouve fréquemment la nécessité de me recentrer sur moi-même, loin des autres, loin du bruit; me recentrer sur mes propres émotions afin de ne pas perdre le contrôle de celles-ci. Je suis aide-soignante à l'hôpital publique alors j'ai affaire à beaucoup d'autres humains, à la souffrance, la peur et la colère des autres, sans oublier la mort et le deuil. J'ai dû apprendre à gérer ces vagues émotionnelles en faisant un gros travail sur moi, toujours accompagnée d'un professionnel (en l'occurrence, une psychologue sur le modèle de la TCC - Thérapie cognitive comportementale). Aujourd'hui j'exerce mon métier sereinement, mettant une distance convenable avec mes patients.

     

    L'hypersensibilité

     

     

    Le mot à retenir dans tout ça, c'est EPONGE. Attention, je ne fais ici qu'énoncer des faits de mes expériences personnelles, mais le ressenti est propre à chacun; tous ne vivent pas forcément les choses comme expliquées dans ce texte. Les émotions sont une chose complexe, et chaque personne apprend à les gérer à sa façon; peut-être que certains hypersensibles qui passeront par là ne seront pas d'accord avec ma vision des choses, et heureusement, la diversité est une chose magnifique. Je serais ravie justement que vous partagiez ici votre ressenti et vos expériences, hypersensible ou non, que vous donniez votre avis sur le sujet.


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  •  

    La dépression, c'est quoi ça ?

     

    Pour commencer, mettons les choses au claire: c'est un trouble psychique, un trouble diagnostiqué par un médecin! Ne la comparez pas à une simple déprime, maintenant que cela est dit, parlons en.

    Il existe un mécanisme physiologique à la dépression: le dérèglement/dysfonctionnement de la neurotransmission et de la capture de 3 neurotransmetteurs majeurs qui sont: la sérotonine qui équilibre le sommeil, l'appétit et l'humeur; la dopamine responsable de la régulation de l'humeur et de la motivation; et la noradrénaline qui gère l'attention et le sommeil.

    Un schéma sera sans doute plus parlant qu'un simple texte:

     

    La dépression

     

     


     

     

     

    La dépression

     

     

    Il existe plusieurs types de dépressions:

     

    La dépression réactionnelle, comme indiqué dans le nom, elle est causée par un évènement particulier tel qu'un décès, un déménagement, une perte d'emploi, et bien d'autres.

     

    La dépression endogène, je la définirais comme un trait de personnalité qui s'est développé dès l'enfance, durant le développement psychique; cette forme ci de dépression est souvent chronique. Elle pourrait être causée par exemple par un environnement familiale inadapté à l'enfant, ne permettant pas un développement adéquat et sain de celui-ci.

     

    La dépression unipolaire à épisode unique ou encore épisode dépressif majeur (TDM), se définit comme l'indique son nom par un épisode dépressif  unique et aigüe de durée variable, cet épisode disparait complètement par la suite.

     

    La dépression récurrente, comme précisé dans son nom, elle se répète à intervalles "réguliers", un épisode dépressif suivit de plusieurs mois ou années sans symptômes avant qu'un nouvel épisode ne survienne à nouveau.

     

    La dépression bipolaire, un épisode dépressif intense suivit d'un épisode maniaque/d'euphorie, ou inversement. Cette forme concerne plus les personnes souffrant d'un trouble bipolaire (anciennement appelé trouble maniaco-dépressif) ou d'un trouble de la personnalité borderline/état limite.

     

    Evidement il en existe d'autres telles que la dépression post-partum, ou encore le burn-out. Si jamais vous souhaitez nourrir cet article avec vos connaissances, n'hésitez pas à laisser des commentaires, bienveillants et constructifs bien-sûr.

     

     

    Passons maintenant à mon expérience personnelle.

     

    La dépression

     

    J'ai moi-même souffert d'un TDM ou dépression unipolaire, diagnostiquée à l'âge de 16 ans mais qui était installée sans doute depuis de nombreuses années. Mon article précédant parlant de phobie scolaire vous aiguillera peut-être en direction d'une des causes de cet épisode dépressif. Revenons à nos moutons, une fois le diagnostique posé, j'ai été mise sous traitements anti-dépresseur, mais pas seulement; ma dépression avait engendré de nombreux autres problèmes: insomnies, troubles du comportement alimentaire (je précise, sans vomissements). D'autres médicaments m'ont donc été prescrits: anxiolytique, somnifère et neuroleptique, afin s'essayer de stabiliser mon humeur et mon sommeil. J'étais évidement suivie régulièrement par une psychothérapeute et un pédopsychiatre.

    J'étais si mal dans ma peau et dans ma tête, tout cette souffrance psychique que je n'arrivais plus à canaliser; un jour j'ai porté atteinte à mon corps, les scarifications, un sujet sanglant. Aujourd'hui je peux vous expliquer ce geste désespéré.

    J'étais comme en trans, littéralement là sans être là, plus moi-même. Taillader mon avant-bras au cutter afin d'exorciser cette douleur sourde et insupportable était à ce moment-là, ma solution. Voir le sang couler me faisait du bien, ce sang était la matérialisation d'un trop pleins d'émotions négatives. J'ai terminé aux urgences ce soir-là, des entailles très nombreuses mais pas très profondes; cela dit les jours suivant, mon avant-bras à pelé, tout mon épiderme s'est fait la malle.  Ce n'était que le début d'un cercle vicieux, d'un ouroboros; la souffrance engendrait l'automutilation, celle-ci engendrait la culpabilité et donc, plus de souffrances. Mon pédopsychiatre de l'époque ne me laissa plus le choix, je devais être hospitalisée dans une clinique psychiatrique. Mes parents et moi avons cherchés ensemble un établissement pas trop loin de chez nous, et nous l'avons trouvé; une clinique avec une unité pour ados. Internée dans ce service le jour de mes 17 ans, sous une surveillance constante, les autres jeunes et moi avons fait connaissance. Certains jours je me sentais bien, d'autres jours, en colère et d'une tristesse extrême; je faisais des crises de cris et de larmes, j'étais comme possédée, je jetais des objets contre les murs, me scarifiais;  parfois même les soignants devaient s'y mettre à quatre pour me maintenir et me faire une injection intramusculaire de calmant. L'hospitalisation à durée quatre mois, puis avec l'accord de chaque professionnel de l'établissement, j'ai pu quitter cet endroit pour un centre. 

    Un centre de "réinsertion sociale" (ce sont mes mots) appelé le Moulin, dans lequel j'ai du reprendre ma vie en main, trouvé un objectif. Je ne pouvais intégrer le Moulin que si j'avais un projet, quel qu'il soit: études, travail. J'ai cherché pour finalement effectuer un stage dans un centre équestre pas loin de là. La journée j'allais donc aux écuries, puis une fois le travail fini je rentrais au centre pour cuisiner et manger avec mes camarades. Nous avions une cuisine et le frigo était rempli par nos soins avec l'argent donné par le centre, toujours sous la surveillance d'un infirmier. C'est dans cet établissement que j'ai fumé mon premier join,  mais ceci est une autre histoire.

     

    J'ai passé quatre mois environ dans ce centre avant d'en partir, toujours avec l'accord du personnel sur place. J'ai pu retourner à une vie "normale" et mettre en place un véritable projet professionnel.

     

    Cette longue période d'hospitalisation m'a été bénéfique, j'ai appris à me connaître, à contrôler mes émotions et à garder le cap de ma vie.

    Pour finir, la dépression est une véritable pathologie qui nécessite des soins et un étroit suivi médical, et parfois l'internement. Ouvrir les yeux sur son état et se faire aider est la meilleure solution pour s'en sortir. Ne croyez pas que voir un psychologue ou un psychiatre signifie que vous êtes fou, la folie est une chose subjective. Il faut parfois lâcher prise et laisser des professionnels compétents prendre les commandes.

     

     

     

    La dépression

     

     Si vous ne savez plus quoi faire, que vous êtes désespéré, que vous avez l'impression que rien n'ira jamais mieux; ne restez pas seul dans votre malheur, s'il-vous-plait contractez un professionnel ! Parlez-en, vous avez besoins d'aide.

    3114 le numéro national de prévention du suicide, n'hésitez pas.


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