• La précocité

    Me revoilà, pour parler aujourd'hui de la Précocité.

     

    Un sujet qui fait aussi beaucoup parler de lui ces dernières années. Un sujet épineux, où les avis divergent. Comme toujours je partagerais dans ce récit, mon expérience personnelle; il n'existe pas de règles précises, comme tout ce qui touche au psychisme et au mental, il n'y a pas de frontières bien définies. Pour résumer, c'est subjectif.

     

    Reprenons, c'est quoi "précoce" ?

     

    Dans mon cas, j'ai me suis fait tester à mes 18 ans par une neuropsychologue. Ce test a duré environ deux heures, nous avons parlé un long moment, je lui ai raconté mon histoire et tous les problèmes rencontrés; j'ai ensuite dû effectuer des exercices. Suite à cela elle m'a confirmé le diagnostique de précocité/haut potentiel.

    Je mets cependant les "warning", rappelez-vous que j'ai arrêté l'école à l'âge de 14/15 ans et donc, que je n'avais pas certaines bases (exemple: pour les exercices mathématiques); malgré certains résultats moins probants que d'autres, le "diagnostique" fut sans appel. 

    Largement au-dessus de la moyenne en ce qui concerne l'art, la littérature et la communication. Dans la norme en ce qui concerne ce qui est scientifique.

     

    Les "symptômes"

     

    Vous remarquerez que dans ce texte qu'il y a beaucoup de guillemets, je n'aime pas utiliser les mots diagnostique et symptômes pour parler de la précocité, car il ne s'agit en rien d'une maladie, ni d'un trouble. Cependant, il est plus simple d'en parler en ces termes.

     

    Troubles involontaires compulsifs (TIC) et incapacité de concentration

    Les signes ont été nombreux, ils sont apparus dès l'école maternelle. Les enfants, tout le monde le sait, ont une capacité de concentration très limitée; dans mon cas j'étais tout simplement incapable de maintenant cette concentration plus de 3 minutes, ce qui énervait fortement ma maîtresse. J'avais aussi ce que l'on appel des TIC (troubles involontaires compulsifs), qui se présentent ainsi: des mouvements fais de manière brutale et incontable, ou encore des mots généralement vulgaires prononcés inopinément en criant. Il existe une pathologie reconnue, appelée  Syndrome de Gilles de la Tourette; mes tics à côté de cette maladie, étaient dérisoires., mais cela permet de se faire une idée de la gêne occasionnée et ressentie.

    Les années passèrent et mes tic ne se calmaient pas, ils changeait d'une année à l'autre. J'étais régulièrement grondée par ma maîtresse qui ne supportait pas ces TIC constant, un comportement compréhensible de sa part mais stupide. J'étais souvent moquée pour ça et aussi pour mes cheveux, ils étaient blonds presque blancs et tout le monde sait qu'entre eux, les enfants sont méchants. Je rentrais souvent chez moi en pleurs parce que je ne comprenais pas pourquoi mes camarades étaient ainsi avec moi. Ma mère me répétait toujours que je ne devais pas me laisser marcher dessus, et que je devais répondre à ces moqueries. 

     

    L'école primaire et l'ennui

    Mes camarades et moi avions grandi, mais malheureusement leur méchanceté avait grandi avec eux. Mon hypersensibilité elle aussi, s'était accrue. La récréation était pour moi un enfer, les autres enfants se moquaient encore et un jour l'un d'eux eu la merveilleuse et intelligente idée de baisser mon pantalon et ma culotte devant tout le monde. Un vrai prix Nobel ! Pour revenir à la précocité, celle-ci et souvent accompagnée d'hypersensibilité (j'en ai parlé dans un autre article). 

    Le dernier point, je m'ennuyais très rapidement en classe, je comprenais vite les choses et les intégrais tout aussi vite. Je terminais toujours mes exercices avant les autres et la plupart du temps ils étaient justes. Je pouvais bavarder avec mes camarades tout en répondant à une question piège de la maîtresse; vous savez ? Quand elle remarque que vous n'écoutez pas (ce qu'elle croit) et que finalement vous connaissez la réponse (j'étais une enfant très fière et je détestais avoir tort, imaginez donc ma réaction: le grand sourire qui signifie "Tiens dans tes dents").

     

    Les émotions, la réflexion, et la curiosité

    Les émotions sont exacerbées, et je faisais preuve d'une curiosité intellectuelle surprenante pour mon âge; j'avais un vocabulaire très riche et ma façon de penser différait de celle de mes camarades. Là où eu jouaient aux billes ou aux cartes Pokémon, moi je me posais des questions sur la vie et sur la mort; pourquoi nous appelions une ampoule, une ampoule et bien-sur pourquoi je n'étais pas comme les autres enfants. Je me souviens d'un fois en classe, la maîtresse avait énoncé une phrase contenant "Les 4 coins du monde", j'avais levé la main pour lui signaler que la terre étant ronde elle ne pouvait donc pas avoir 4 coins; j'ai appris bien plus tard, que mon intervention avait stoppé net l'exercice, en fait cet exercice avait pour but d'arriver à ce résultat, à cette réflexion; elle dira que je lui ai "coupé l'herbe sous le pied". J'avais une logique implacable et l'époque [rire].

    Tous les enfants sont curieux me direz-vous, certains plus que d'autres. Alors dites-moi, à 8 ans est-il "normal" qu'un enfant lise des encyclopédies de médecine et se demande comment fonctionne la douleur ? Est-il "normal" qu'à cet âge une petite fille regarde sur internet (mes parents avaient un ordinateur et j'y allais avec leur autorisation, le PC avait aussi un code et une restriction parentale), des vidéos de chirurgies thoraciques ? Certains adultes pensaient que j'avais un grave problème mental; alors que finalement j'étais juste en avance voir très en avance par rapport à mon âge.

     

    Le temps filant, me voilà au collège, les moqueries se calmèrent mais furent vite remplacées par une solitude extrême et destructrice. Ajoutez quelques pincées de problèmes d'ados et quelques gouttes de menstruations, et vous obtiendrez: Une dépression.

     

    Conclusion

    Le décalage avec les autres, le jugement des adultes et de mes camarades, mon incompréhension face à de nombreux problèmes de société,  et le fait de vouloir absolument mettre tout le monde dans des cases (merci à notre chère éducation nationale); tous ces points ont faits de moi une loque.

     

    Hypersensibilité (émotions exacerbées, impulsivité, changements d'humeur brutaux, peur de l'abandon,...), curiosité intellectuelle, richesse des échanges, pensées complexes, passions diverses, lubies, et bien plus encore; des exemples très synthétisés de la précocité. selon mon vécu.

     

     

    Les enfants précoces ne sombrent pas forcément dans la dépression, ce décalage existera à chaque fois, mais mon cas n'est pas une généralité. Certains enfants vivent très bien cette différence, mon frère en est un parfait exemple: diagnostiqué précoce et haut potentiel, il a toujours été entouré d'ami(e)s, ne s'est jamais senti mis à l'écart, et il est aujourd'hui en master pour préparer une école d'ingénieur. Oui, j'aurais pu faire de longues études (médecine, ingénierie,...) mes capacités me l'auraient permis. Il y aurait surement pleins d'autres points à aborder, tellement que mon pauvre cerveau ne sait plus oû donner de la tête, n'hésitez donc pas à les préciser en commentaire.

     

    Bisous bisous.

     

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Ponpon
    Jeudi 6 Octobre 2022 à 20:03
    Merci pour ce partage c’est touchant et très intéressant. Pour certains points je m’y retrouve et de savoir qu’on est pas seule sa fait du bien ! Continue , j’aime beaucoup ce blog . #collègue
      • Jeudi 6 Octobre 2022 à 21:03

        Merci à toi pour ce commentaire ! On est jamais seul à vivre ce genre de choses,  en parler c'est la première étape.

        Merci encore #collègue, des bisous ! On se retrouve bientôt *.*

         

         

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